Né le 17 juillet 1891, Xavier ALERBE est le fils d’Eloi ALERBE et de Louise BOURY.
Eloi est né à Talmas et Louise à Allonville. Après leur mariage, le jeune couple s’est installé à Allonville chez Xavier FOSSE, l’oncle de Louise.
L’oncle habite dans La Ruelle, avec sa sœur Françoise. Pendant qu’Eloi travaille comme ouvrier agricole à Rainneville, Louise est employée comme domestique au château d’Allonville.
Après avoir suivi les cours de l’école communale et en être sorti avec un bon niveau de connaissance, Xavier ALERBE part dans le Sud du département de la Somme, à Conty, pour apprendre le métier de bourrelier chez CARNOY. Alors qu’il est loin de chez lui, Xavier apprend la mort de son père.
A 20 ans, Xavier ALERBE convoqué devant le Conseil de Révision à Amiens, est jugé apte à effectuer son service militaire. Il est incorporé au 17e Régiment d’Artillerie caserné à Abbeville où il arrive le 9 octobre 1913.
Quand la guerre est déclarée officiellement, début août 1914, Xavier ne revient pas embrasser sa mère à Allonville. Le 17e Régiment d’Artillerie quitte directement la Somme pour partir vers le Nord-Est de la France, dans le département de la Meuse, comme la plupart des unités de la 2e Région Militaire d’Amiens encore présentes dans leurs casernes d’origine.
Belgique, Marne, Argonne, les combats des premiers mois sont rudes et meurtriers. Dans l’artillerie, les pertes sont moins lourdes que dans les régiments d’infanterie, mais Xavier a déjà vu tomber plusieurs de ses copains à ses côtés.
Le 26 novembre 1914, il est évacué pour maladie gastrique et typhoïde sur l’hôpital auxiliaire de Montpellier. Il y reste près de deux mois, mais, pas complètement guéri, il doit ensuite suivre une très longue convalescence dans le Sud de la France, bien loin des siens.

Il ne revient au front qu’en septembre 1915. Verdun, l’Argonne, la Bataille de la Somme. Encore de nouvelles épreuves à subir.
Beaucoup de ceux qui ont été gravement malades ont du mal à supporter les conditions de vie dans les tranchées. Le froid, la pluie, la boue. Cette humidité permanente qui fait même mourir les chevaux… Xavier est de nouveau évacué, le 20 novembre 1917, pour suite de typhoïde et appendicite. Nouveau séjour à l’hôpital. Même s’il est gravement malade, il passe au moins l’hiver au chaud. C’est une mince consolation.
De retour au printemps, il participe à la grande offensive française pour repousser définitivement les Allemands hors du territoire national. Le 14 octobre 1918, il est blessé par éclats d’obus à la tête, au bras gauche et à la cuisse droite.
Quand il sort de l’hôpital, la guerre est, cette fois-ci, bien terminée. Placé au dépôt du régiment en mars 1919, Xavier ALERBE est définitivement démobilisé en juillet. Il se retire à Allonville.
Xavier reprend son métier de bourrelier et se met à son compte comme artisan. Il habite avec Louise, sa mère, dans la Grande Rue. Louise, maintenant veuve, travaille dans les fermes du village comme ouvrière agricole.
Xavier s’est consacré à son métier. Peut-être était-ce un moyen d’oublier un peu la douleur ? Si la maladie contractée pendant la guerre a laissé des traces dans l’organisme de Xavier, la dernière blessure, en octobre 1918, l’a profondément transformé. Xavier a reçu un violent impact sur la tête. L’éclat d’obus qui lui a transpercé le crane aurait pu le tuer. La « perte de substance crânienne dans la région occipito-pariétale gauche » n’est pas mortelle. Xavier a juste, par moment, la tête qui explose, lui provoquant d’horribles céphalées.

Même si elle sait que Xavier souffre en permanence, Louise est heureuse d’avoir son fils, vivant, à ses côtés. Car la guerre n’a pas tué Xavier ALERBE. Elle lui a juste fait… « un trou dans la tête ».
Lionel JOLY et Xavier BECQUET
« De la Somme à Bellefontaine – 22 août 1914 » – recherche collaborative 1891, 1892, 1893 – Département Somme. Lionel JOLY a réalisé la collecte de données pour la commune d’ Allonville.
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