Victimes de la Première Guerre mondiale – une Somme de vies brisées par 14 18.
Né le 1er juillet 1891, Oscar BOCQUILLON est un Vironchellois.
Les parents d’Oscar se prénomment Gédéon et Victoire. Gédéon est originaire de Vironchaux. Ménager, il habite chez ses parents, Rue de Crécy, et ne se décide à prendre une épouse qu’à l’âge de 38 ans. Il choisit une femme du village de 36 ans qui se prénomme Victoire. Née à Paris, elle travaille depuis plusieurs années comme domestique chez Désiré Chartrel, officier de santé en retraite, Rue de l’Eglise. Après leur mariage, ils s’installent Rue Mérotte…chez les parents de Gédéon.

Vironchaux, est un petit village agricole du Marquenterre, au Nord-Ouest du département de la Somme.
Deux enfants naissent de l’union de Gédéon et de Victoire. Ils se prénomment Hélène et Oscar.

Quand Victoire meurt, laissant Gédéon élever seul leurs deux enfants, Hélène a 14 ans et Oscar n’a que 9 ans. Le jeune garçon se rapproche de son père. Dès qu’il n’est plus obligé d’assister aux cours de Monsieur Glavieux, l’instituteur public, le jeune Oscar rejoint son père, chez Dubos, l’agriculteur de la Rue du Haut-Bout, pour y travailler comme journalier.
A 20 ans, Oscar se rend à l’hôtel de ville de Rue, chef-lieu de canton, pour passer devant le Conseil de Révision. Jugé apte, il est affecté au 120e Régiment d’Infanterie de Péronne. La date d’incorporation est fixée au 9 octobre 1912. Il prend le train en gare de Crécy-en-Ponthieu, direction Abbeville, puis Péronne.
Le service militaire se déroule dans de bonnes conditions pour Oscar. Promu 1ère classe en février 1913, il devient également le clairon du 1er bataillon. C’est avec son clairon qu’il quitte la caserne Foy de Péronne, le 9 octobre 1913, pour rejoindre la caserne Chanzy de Stenay, dans la Meuse. Le 120e Régiment d’Infanterie quitte ses quartiers de la Somme pour se rapprocher des frontières belge et luxembourgeoise.
Dans les premières semaines de la guerre, en août et septembre 1914, Oscar sonne du clairon quand le bataillon lance l’offensive, en Belgique, à Bellefontaine, ou dans la Marne, près de Sermaize-les-Bains. Les jeunes fantassins au pantalon rouge s’élancent à l’assaut au son du clairon. Et quand la guerre s’enterre ensuite, c’est plutôt le son du canon qui hante les journées des hommes, blottis dans leurs tranchées, que celui du clairon.
Après l’Argonne, et le secteur de Verdun, le 120e participe à la Bataille de la Somme, à l’été 1916. Oscar y est blessé, le 15 août, d’une commotion cérébrale par éboulement. Oscar s’est vu mourir.

Les blessures physiques sont de peu d’importance, mais le traumatisme est grand. Oscar sort de l’hôpital en octobre et, change de régiment en décembre. Il rejoint le 91e RI, régiment caserné dans l’Aisne avant la guerre. Alors que le régiment est en repos, fin décembre, près de Chalons-sur-Marne, Oscar reçoit l’ordre, avec ses camarades, de se rendre à Chavanges, dans l’Aube, pour y retrouver d’autres troupes, et rejoindre le port de Marseille. Il embarque pour Philippeville, en Algérie. Oscar, avec son régiment, participe aux opérations de police pour maintenir l’ordre entre Constantine et les plateaux de l’Aurès. Il revient en métropole en mars 1917, peu de temps avant que ne se déclenche la meurtrière bataille du Chemin des Dames.
Le régiment intervient en juin 1917 dans le secteur de Cerny-en-Laonnois. Il livre ensuite combat à Soupir, à La Malmaison, à La ferme de Froidmont. C’est là qu’Oscar est porté disparu sous les attaques de l’artillerie allemande.
Mais Oscar, n’est pas mort. Blessé, il est emmené en Allemagne, comme prisonnier de guerre. Il finit la guerre au camp de Dulmen, en Westphalie.

Rapatrié le 14 décembre 1918, il bénéficie d’une permission de 30 jours, et doit ensuite rejoindre le 51e Régiment de Beauvais. Classé à la 5e section des Chemins de fer de campagne, il est affecté comme garde frein en gare de Creil, dans l’Oise. Embauché par la Compagnie des chemins de fer du Nord, il devient ensuite garde-frein à Abbeville. Mais, pendant son séjour à Creil, Oscar a trouvé l’amour. Elle est originaire du Sud de l’Oise. Il démissionne de son emploi à Abbeville, en 1920, pour repartir dans l’Oise. Revenant à Creil, il est ensuite affecté à Estrées Saint Denis, comme cantonnier.
Même si en 1949, Oscar a divorcé, il n’est pas revenu à Vironchaux. Son père et ses oncles étaient morts depuis longtemps. Sa sœur avait, comme lui, quitté le village. Les choses avaient tellement changé depuis la Première Guerre.
C’est à Angicourt, dans l’Oise, qu’Oscar est mort, le 21 juillet 1964.
Lionel JOLY et Xavier BECQUET
« De la Somme à Bellefontaine – 22 août 1914 » – recherche collaborative 1891, 1892, 1893 – Département Somme. Jean DELHAYE a réalisé la collecte de données pour la commune de Vironchaux.
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