Victimes de la Première Guerre mondiale – une Somme de vies brisées par 14 18.
Né le 6 mai 1892 à Miraumont, Auguste DELAMBRE est le fils d’Auguste et de Christine PROYART.
Miraumont est un petit bourg de la Somme comptant un peu moins de 1 000 habitants. La commune est située au Nord du département, en limite du Pas-de-Calais. La famille DELAMBRE habite « Rue de Grandcourt à Irles ».



A vingt ans, les trois copains de Miraumont se présentent ensemble devant le Conseil de Révision d’Albert et quelques mois plus tard, début octobre 1913, ils attendent ensemble sur le quai de la gare de Miraumont, le train qui va les transporter vers le service militaire. Ils sont tous les trois aptes au service armé, mais ils ne passeront pas leurs deux années d’instruction militaire dans la même caserne .
Auguste DELAMBRE est affecté au 19e Régiment de Chasseurs à Abbeville, Alphonse MACRON au 72e Régiment d’Infanterie d’Amiens et Henri DELATTRE au 120e RI de Péronne, régiment ayant quitté la Somme pour caserner dans la Meuse depuis quelques jours. Fraîchement marié, Auguste doit quitter Thérèse, son épouse , et le petit bébé qui vient de naître de leur union, le petit Alfred.
La guerre est déclarée le 3 août 1914 alors que les trois copains sont encore sous les drapeaux. Ils sont envoyés immédiatement près des frontières de l’Est de la France pour s’opposer à l’invasion du territoire national par les troupes allemandes.
Le 19e Régiment de Chasseurs est sollicité dès les premiers jours du conflit pour mener de nombreuses missions de reconnaissance. Il est aux avant-postes à l’occasion de la bataille de Bellefontaine, le 22 août 1914, puis se retire vers l’Argonne, avant de mener d’autres missions dans les Flandres, à la fin de l’année 1914.
Le 15 juillet 1915, Auguste passe au 135e Régiment d’Infanterie. Un régiment composé essentiellement d’hommes venant du Sud-Ouest de la France. Il connaît, dans l’Artois, de terribles combats, et y demeure tout l’hiver dans des tranchées boueuses. A peine arrivé dans le secteur de Verdun, il est blessé au genou le 14 juillet 1916. Après un court séjour de convalescence, il repart au front. Il connaît alors l’enfer du Chemin des Dames, au printemps 1917. Puis est à nouveau blessé à plusieurs reprises, et effectue plusieurs séjours dans les hôpitaux de l’arrière. Le 21 mai 1918, c’est une nouvelle hospitalisation pour luxation du coude en service commandé, à Camprémy, dans l’Oise.
L’Armistice est signé le 11 novembre 1918, mais le calvaire d’Auguste ne prend pas fin. Une paralysie du côté droit lui vaut deux mois d’hospitalisation à l’hôpital de Nantes, début 1919. La vie ne sera plus jamais comme avant pour lui.
Son copain, Alphonse MACRON, ne reviendra jamais. Il a été tué le 7 avril 1915 à Maizeray. Et le bon docteur CAFFIN est mort aussi pendant la guerre.

Démobilisé le 15 juillet 1919, Auguste DELAMBRE quitte Miraumont, village dévasté ayant perdu presque la moitié de ses habitants, et va s’installer à Amiens, rue Antonin, avec son épouse et son fils, Alfred. A l’âge de 6 ans, le petit garçon peut enfin profiter de la présence de son père.
Diminué physiquement, Auguste DELAMBRE trouve toutefois un emploi de cocher.
Plusieurs années ont passé, mais la maladie n’a jamais quitté le corps d’Auguste. La guerre l’a détruit à petit feu. A l’âge de 35 ans, Auguste meurt le 17 avril 1928 à Amiens.
Son fils Alfred a 15 ans.
Lionel JOLY et Xavier BECQUET

« De la Somme à Bellefontaine – 22 août 1914 » – recherche collaborative 1891, 1892, 1893 – Département Somme. Régis BALLOY a réalisé la collecte de données pour la commune de Miraumont.

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