ILS AVAIENT 20 ANS EN 1914 – Georges MACRON de Bernaville

Né le 26 juin 1891, Georges MACRON a vu le jour, Rue du Château, à Bernaville.

Sa mère s’appelle Colombe et son père, Eugène. Georges est le dernier d’une fratrie de six enfants

Bernaville est un bourg du Nord du département de la Somme, comptant un peu moins de 1 000 habitants à la fin du XIXe siècle. Bernaville est bâti au sommet d’un côteau qui s’étend sur une large plaine. La commune est un des quatre chefs-lieux de canton dans l’arrondissement de Doullens. A l’exception des deux fabriques de boutons de nacre, l’activité est essentiellement agricole. Avant, il y avait le lin, mais maintenant c’est la culture céréalière du blé et de l’avoine qui prédomine.

Bernaville fabrique de boutonsQuand Colombe a épousé Eugène, elle était passementière. Avec  6 enfants à élever, le travail est maintenant à la maison. Edgar est le fils aîné, puis suivent Henri, Antoinette, Marcelline, Edilbert et le petit Georges.

Il y a beaucoup de MACRON à Bernaville. Dans la Grande Rue, il y a des cultivateurs. Dans la Route Nationale, il y a encore une ferme MACRON, et  un aubergiste MACRON, qui vend aussi du charbon. Le facteur de Bernaville s’appelle aussi MACRON. Il réside Rue Vannier. Tous plus ou moins cousins.

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Si Eugène, le père de Georges, n’a pas d’employeur fixe, préférant travailler dans les fermes, au gré des besoins, plusieurs de ses enfants vont rapidement se faire embaucher chez les boutonniers Petit, à Bernaville.   Dès qu’il a l’âge de 12 ans, Georges y rejoint sa sœur, Antoinette, et son frère Edilbert.  Edgar et Henri, les aînés, sont partis chercher du travail à Amiens.

A 20 ans, Eugène ne doit pas aller loin pour passer devant le Conseil de Révision. Examiné à l’hôtel de ville, il est jugé apte au service armé. Il est incorporé le 8 octobre 1912 au 51e Régiment d’Infanterie de Beauvais.

Quand la mobilisation générale est décrétée, le 1er août 1914, Georges est déjà sur le pied de guerre. Son régiment quitte rapidement l’Oise pour rejoindre le 2e Corps d’Armée, dans le Nord-Est de la France. Ses trois frères, qui avaient déjà terminé leur service militaire, sont rappelés. Edilbert part le 5 août, et ses frères les 11 et 12 août. Même si la commune de Bernaville est éloignée des différents fronts, la guerre de Colombe vient de débuter. Ses quatre fils sont partis à la guerre.

51e RI

Georges est blessé, dès le 6 septembre, pendant la Bataille de la Marne. La blessure par éclat d’obus est suffisamment grave pour penser qu’il ne récupérera jamais l’usage de son bras droit. Les séjours en hôpital sont longs et difficiles à supporter. Il revient en mars 1915, et est affecté au 414e Régiment d’Infanterie. Il ne verra plus ses copains du service militaire. Le 414e est un régiment constitué dans l’Ain.

En 1915, le 414e participe aux combats dans le Pas-de-Calais, département proche de sa commune d’origine, et en 1916, ce sont les champs de bataille de Verdun et des Hauts de Meuse qui l’attendent. En trois mois, le régiment perd la moitié de son effectif. Georges, devenu brancardier, est cité à l’ordre du régiment pour « avoir assuré, dans des conditions extrêmement difficiles, la relève des blessés de première ligne pendant les combats du 25 mai au 7 juin, ayant à parcourir une zone découverte et terriblement battue. S’est acquitté de sa tâche avec une rapidité, un courage et un entrain digne de toutes les éloges ».  En 1917 et au début de l’année 1918, le brancardier MACRON a beaucoup de travail. Chemin des Dames, l’Artois, la Champagne, la Bataille de Matz, dans l’Oise… Il est blessé le 3 juillet 1918 au Nord de Compiègne par éclats d’obus au thorax et au bras gauche. Evacué vers l’hôpital de Nantes, il revient sur les champs de bataille début octobre 1918. Il ne sait pas encore que la guerre va bientôt prendre fin.

Georges a finalement eu de la chance. Toujours aux premières loges, pour aller relever les blessés au plus près du danger, Georges revient voir sa mère en octobre 1919, après sa démobilisation définitive, plutôt en bonne santé. Malgré les blessures, il conserve l’usage de ses deux bras. Il lui manque simplement deux doigts !

Mais plus que ses doigts, c’est le sort qui a été réservé à ses frères qui lui fait mal.

Edgar et Edilbert sont revenus en très mauvaise santé. Tous les deux ont été évacués des lieux de combat suite aux conséquences de problèmes pulmonaires, et ont fréquenté, l’un et l’autre, plusieurs hôpitaux et centres de convalescence. Leur retour à la vie civile a été difficile. La maladie était profonde. Plus de 15 ans après la fin de la guerre, les commissions militaires notaient qu’il y avait toujours présence « d’emphysème et bronchite » pour Edgar, et « scléro emphysème pulmonaire » pour Edilbert. La guerre n’a pas pris fin le 11 novembre 1918 pour les deux fils de Colombe. Elle a duré longtemps. Très longtemps.

Quant à Henri, le grand frère de dix ans l’aîné de Georges, la guerre s’est arrêtée bien avant. Le 30 octobre 1915, il a été tué à Tahure, dans la Marne. Il a 34 ans pour toujours…

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Dès sa démobilisation, Georges MACRON a épousé Marthe, une fille du Pas-de-Calais. Il a quitté sa commune natale, tout comme Edgar et Edilbert, pour s’installer à Amiens. Il y a eu alors un peu moins de MACRON présents dans le chef-lieu de canton de Bernaville, et un peu plus sur Amiens.

Georges MACRON est décédé à Amiens en 1967.

Lionel JOLY et Xavier BECQUET

« De la Somme à Bellefontaine – 22 août 1914 » – recherche collaborative 1891, 1892, 1893 – Département Somme.  Francis et Brigitte DANEZ ont réalisé la collecte de données pour la commune de Bernaville.

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