Né le 22 juin 1892, Daniel GAMARD a comme deuxième prénom Agamemnon, mais personne ne l’a jamais appelé comme ça. Son prénom usuel est Daniel.
Daniel naît à Saint-Aubin-Rivière, dans le Sud du département de la Somme. La rivière évoquée dans le nom du petit village de moins de 200 habitants, c’est le Liger, affluent du fleuve côtier, la Bresle.
Si l’activité principale du village est l’agriculture, comme dans de nombreux villages de la Somme à la fin du XIXe siècle, elle tourne aussi autour de la chaise. Une quinzaine de familles vit de la fabrication de la chaise à Saint-Aubin. Dans la plupart des cas, le père fabrique la chaise, et la mère, souvent aidée par ses filles, est empailleuse.
Les parents de Daniel sont chaisiers. Ils habitent dans la Grande Rue. Suzanne, la mère, est originaire du village et Albert, le père, vient du village voisin de Villers-Campsart. Saint-Aubin et Villers-Campsart sont séparés par le Mont d’Arguel, avec son sommet à 165 mètres qui en fait le point le plus haut de tout l’Ouest de la Somme.
L’atelier n’est pas uniquement familial, et Albert embauche un ouvrier chaisier, Victor LEFORT, un gars du village, pour aider à développer la fabrication. Comme tous les enfants de chaisiers, Daniel GAMARD aide son père.
Malheureusement, Albert GAMARD décède alors que Daniel n’est qu’adolescent. Le jeune Daniel reprend alors la gestion de l’entreprise, avec sa mère, Suzanne. Il embauche un chaisier-vernisseur venu de Paris, Marcel Lemaire.
Daniel GAMARD mesure 1,65m. Il a les cheveux châtains et les yeux bleus. Il passe devant le Conseil de Révision à Oisemont en 1912. Apte au service armé, il est incorporé au 72e Régiment d’Infanterie d’Amiens, qu’il rejoint le 8 octobre 1913.
Début août 1914, le régiment quitte Amiens quelques heures après la déclaration de guerre, direction le Nord-Est de la France.
Tout aurait pu s’arrêter, pour Daniel GAMARD, le jour de Noël 1914, au Bois de la Gruerie, en Argonne. Un projectile l’atteint au cou, tout près de la colonne vertébrale. Miraculé, il ne reste que quelques semaines à l’hôpital et revient sur les champs de bataille au printemps 1915. En juin 1915, atteint d’un « phlegmon au bras gauche », il est évacué pour complications suite à blessure de guerre. Il est transporté à l’hôpital de Morlaix, où il reste près d’une année.
La commission de réforme de Morlaix, estime que son état de santé ne lui permet pas de retourner combattre. Il est détaché provisoirement comme « homme de corvée » dans une entreprise de Landerneau. En avril 1917, il est affecté au 40e Territorial d’Infanterie. En mai, il est à nouveau évacué pour abcès sur le bras déjà blessé. C’est à l’hôpital de Saint-Dizier qu’il séjourne, puis à Eurville, en Haute-Marne.
Daniel GAMARD est démobilisé le 1er avril 1919. Il revient dans son village de Saint-Aubin-Rivière.
Il reprend la direction de l’entreprise, avec l’aide de sa mère. Alors que la mort l’a frôlé, il veut vivre à cent à l’heure. Il embauche sept personnes, dont certains viennent des communes voisines comme Inval-Boiron ou Neuville-Coppegueule. Trois hommes comme chaisiers, quatre femmes comme empailleuses. L’entreprise se développe rapidement.
Il devient directeur des Etablissements Gamard de fabrique de chaises, Rappelé le 4 septembre 1939, quand la Seconde Guerre mondiale est déclarée, il est renvoyé dans ses foyers quelques jours plus tard.
Daniel GAMARD est décédé le 21 mai 1990, à l’âge de 97 ans.
Lionel JOLY et Xavier BECQUET
« De la Somme à Bellefontaine – 22 août 1914 » – recherche collaborative 1891, 1892, 1893 – Département Somme. Jean-Claude MAISON a réalisé la collecte de données pour la commune de Saint-Aubin-Rivière.
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