UN JOUR, UN PARCOURS – Félix LANGLOIS, de Saint-Quentin-La-Motte

Victimes de la Première Guerre mondiale – une Somme de vies brisées par 14 18.

Né le 4 mai 1893, Félix LANGLOIS était le  4ème enfant d’une famille de « cultivateurs fermiers ». Aidés par les enfants, ses parents exploitaient une ferme, rue du Trainville, à Saint-Quentin La Motte, village du Vimeu Maritime, près d’Ault. Son père s’appelait Laurent et sa mère, Lucie. Félix était assez grand pour l’époque. Il mesurait 1,74 m. Peut-être est-ce la cause de la déformation de la colonne vertébrale qui l’avait rendu inapte pour le service militaire ?

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Si lui ne part pas, à l’automne 1913, dix de ses copains du village, âgés de 20 ans, comme lui, sont incorporés.

Parmi eux, il y a Louis HEDIN, le boulanger ; Joseph DUPUTEL et Léon BLY, les briquetiers ; Laurent ALIX, le cocher ; Victor LAMBERT, le sellier. Ces jeunes hommes de « La Croix », comme on dit ici, étaient partis faire leur service militaire, et pas la guerre ! Félix ne les reverra pourtant plus jamais.

Trois mois après la déclaration de guerre, Félix est appelé. Son handicap n’est plus un problème pour l’armée française. Les deux premiers mois ont été particulièrement meurtriers pour les Français, et il faut du sang neuf.

Félix est incorporé au 51e régiment d’infanterie de Beauvais, puis, après avoir participé à plusieurs combats, il est affecté au 402e R.I. Ce nouveau régiment est constitué essentiellement de gars de la Somme, comme lui, mais aussi de Bretons, et de voisins du Nord Pas-de-Calais.

Le 29 septembre, le régiment lance une offensive de nuit, jusqu’à la Tranchée des Fentes, près de Sainte-Marie-à-Py, dans la Marne. Il a beaucoup plu. Le sol « n’est qu’un lac de boue ». Au petit matin, les Français se trouvent à découvert, et l’artillerie allemande est alors dévastatrice. Plus de 1 600 hommes sont déclarés disparus par l’Etat-Major, le 30 septembre au soir. Beaucoup ont été tués ou blessés. D’autres ont été faits prisonniers par les Allemands. Félix est emmené. Il passe alors plus de 3 ans comme prisonnier dans le camp de Friedrichfeld, en Rhénanie du Nord, et n’est rapatrié en France qu’après l’Armistice. Il rejoint son village à l’été 1919. Son père est mort. Félix vient aider sa mère dans la ferme familiale. Comme beaucoup de femmes à l’époque, c’est la femme qui continue l’exploitation de la ferme quand le mari n’est plus. Félix se marie en 1923 à Tours-en-Vimeu. Il ne quittera plus jamais ce village et y sera cultivateur.

On peut penser que Félix est revenu plusieurs fois à Saint-Quentin La Motte. En parcourant les rues, ou en passant devant le monument aux morts, nul doute que plusieurs visages familiers lui sont revenus en mémoire. Des jeunes Croisiens qui n’ont pas eu la chance de survivre à l’horreur de la Grande Guerre.

Félix est mort en 1975. A l’âge de 82 ans.

L.J. et X.B.

« De la Somme à Bellefontaine – 22 août 1914 » – recherche collaborative 1891, 1892, 1893 – Département Somme.  Danièle REMY a réalisé la collecte de données pour la commune de Saint-Quentin-La Motte.

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2 commentaires sur « UN JOUR, UN PARCOURS – Félix LANGLOIS, de Saint-Quentin-La-Motte »

  1. Le 29 septemre1915 le 402 RI était à Ste Marie PY ce jour là 270 soldats de son Régiment furent tués Il aurait eu 538 tués au cours de la durée de la Guerre.
    Michel Lecouteur

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