12 août 1914 : la Grosse Bertha arrive.

Après un trajet de 2 jours depuis Aix-la-Chapelle, à 18h40 la batterie allemande de 420 mm est prête à entrer en action. Les forts liégeois résistent depuis une semaine maintenant, et les Allemands s’impatientent. Ils se sont fixés 10 jours au maximum après l’entrée en Belgique pour rendre leur armée opérationnelle et envahir le territoire français.

Construits en 1888 avec les données techniques sur l’armement de l’époque, les 12 forts liégeois sont prévus pour résister aux obus de 210mm. Le résultat est plutôt positif puisqu’après plusieurs jours de bombardements allemands, les forteresses tiennent. Par contre , qu’en sera-t-il avec des obus de 420 ? Ce type d’obus n’existait pas à la fin du XIXe siècle.

Le 12 août, la Grosse Bertha tire ses huit premiers obus en direction du fort de Pontisse. Il est ébranlé jusque dans ses fondations par une terrible explosion qui se répercute dans toute la vallée de la Meuse. Les 2 camps savent maintenant que dans quelques heures ou une poignée de jours, la résistance liégeoise prendra fin. La guerre prend, en ce 12 août 1914, une autre dimension. Celle d’une guerre où les armes et la technologie pourront faire la différence.

Si à Liège, la défaite s’annonce, à Haelen, c’est une extraordinaire victoire belge qui voit le jour. Alors que des milliers de cavaliers allemands s’apprêtaient à traverser la commune, ils furent surpris par les tirs de mitrailleuses. 200 soldats Belges, chasseurs d’une compagnie cycliste, armés de mitrailleuses portatives Hotchkiss touchent, sans exception , tous les hommes et les chevaux qui se présentent sur la route.

Le reste de la troupe allemande, plutôt que de rebrousser chemin, évalue la faiblesse des effectifs belges (ils n’étaient pas plus de 200) et fait le choix de lancer les cavaliers en trombe. « On nous envoya au feu comme à la manœuvre, comme s’il n’y avait pas de balles dans les fusils » déclare plus tard un officier allemand.

Les mitrailleuses entrent en action, obligeant finalement les uhlans à se replier.

Après avoir utilisé des canons, détruisant des habitations, mais ayant peu d’effet sur les soldats belges, les Allemands prennent à nouveau la décision de passer, coûte que coûte. Cachés derrière les arbres le long de la route, dans les greniers des maisons, dans le clocher de l’église et derrière la barricade qui avait été dressée sur la chaussée, les chasseurs belges attendaient. Quand les cavaliers se présentèrent sur la route de Diest, le crépitement des armes automatiques éclata en grêle. L’escadron fut fauché. Seuls deux pauvres chevaux emballés franchirent la barricade.

La suite du convoi décida alors de rebrousser chemin et se replier vers Saint-Trond. Sur la chaussée, gisaient des centaines d’hommes, tués ou blessés, ainsi que des chevaux. Au total, en quelques heures, l’ennemi a perdu plus de 3 000 hommes dans le petit village de Haelen.

Ce terrible combat de David contre Goliath marquera les esprits longtemps. Les 200 cyclistes belges ont vaincu les 6 000 cavaliers allemands, ramassant même, après la bataille, l’étendard des fameux « hussards de la mort ». Le premier drapeau allemand pris par les Belges.

 

RETROUVEZ TOUTES LES CHRONIQUES QUOTIDIENNES DU DEBUT DE LA GRANDE GUERRE, A PARTIR DU 28 JUILLET 1914, EN CLIQUANT ICI

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