3 août 1914 : la guerre est déclarée

L’Allemagne déclare la guerre à la France.

Sans attendre cette déclaration officielle, des missions de reconnaissance allemandes ont déjà franchi, la veille, les frontières françaises de l’Est. Le sous-lieutenant Mayer dirige un détachement allemand de huit hommes dans le sud du Territoire de Belfort. Comme l’avait ordonné l’Etat-major français, les troupes françaises ne devaient pas être positionnées à moins de 10 kilomètres de la frontière, pour éviter, justement, tout incident avant toute déclaration de la guerre. Mayer et ses hommes franchissent  la frontière puis s’engagent en profondeur jusqu’au niveau de Joncherey. Ils y rencontreront une escouade française sous la responsabilité du caporal Jules André Peugeot (en photo). Des coups de feu seront échangés et deux hommes seront tués. Albert Mayer sera la première victime allemande et Jules André Peugeot la première victime française de la Grande guerre, la veille de ce 3 août, date officielle du début du conflit. Ils avaient 21 et 22 ans…

Si des missions de reconnaissance peuvent laisser penser que des Allemands arriveront par l’Est, l’Etat-major français est convaincu que la majorité des Armées de l’empire germanique tenteront d’entrer en France après avoir traversé la Belgique.

Tous les hommes mobilisés rejoignent les casernes près des frontières où étaient déjà préparés les appelés depuis plusieurs semaines, voire, comme le 120e régiment d’infanterie, plusieurs mois. Le déclenchement de cette guerre franco-allemande ne surprend pas vraiment les officiers français de l’armée active. Tout semblait évident depuis longtemps, tout comme il paraissait évident que l’ennemi viendrait par la Belgique, tel qu’il était indiqué dans le plan Schlieffen élaboré par les Allemands dès 1905.

Le 3 août, Klobukowsky, représentant l’Etat français à Bruxelles est venu spontanément offrir le concours fraternel de la France, mais les représentants belges refusent. La Belgique, bien que sachant l’arrivée imminente des Allemands sur son sol, estime ne pas devoir faire appel, pour l’instant, à la protection des puissances garantes de sa neutralité.

La Belgique espère-t-elle vraiment pouvoir combattre seule l’armée de Guillaume II ?

Moins de 200 000 soldats belges contre 3 800 000 allemands !

Le seul atout des Belges: des forts construits en 1888 pour défendre la neutralité face à d’éventuelles intrusions des 3 voisins : Liège, face à l’Allemagne ; Namur, face à la France ; et Anvers, pour résister à une éventuelle attaque britannique. Avec l’invasion de la Belgique par l’Allemagne, ce sont donc les 12 forts de Liège qui doivent tenir le plus longtemps possible pour permettre aux Alliés d’organiser leurs armées.

Tant que la guerre n’était pas déclarée, la Belgique « neutre » se devait de répartir ses troupes entre les 3 villes fortifiées. Suite à la déclaration de guerre et au refus belge d’accepter l’ultimatum allemand, l’Etat-major peut enfin donner l’ordre à tous ses soldats de se diriger vers Liège pour y assurer la défense entre les 12 forts ceinturant Liège. Les premiers ponts permettant d’accéder à Liège vont être détruits dès le 3 août pour compliquer l’avancée des Allemands. Demain, ils seront ici !

 

RETROUVEZ TOUTES LES CHRONIQUES QUOTIDIENNES DU DEBUT DE LA GRANDE GUERRE, A PARTIR DU 28 JUILLET 1914, EN CLIQUANT ICI

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