Il y a 110 ans : Tombés le jour de Noël 1915

René Albert Alexandre PIGNEL, naît le 22 juillet 1895 à Abbeville, Chaussée d’Hocquet.

Son père Alexandre, voiturier né en 1854 et sa mère Florida DUCROCQ née en 1862 sont tous deux originaires de Moyenneville.

Abbeville, Chaussée d’Hocquet, manufacture des Rames

Albert est zingueur-ferblantier quand il est incorporé le 18 décembre 1914 au 72ème Régiment d’Infanterie (R.I.) à Amiens. Après son instruction, il passe au 402ème R.I. le 12 mai 1915 en garnison au camp de La Valbonne (Ain). Une nouvelle période d’entrainement se terminefin août, le régiment est alors transporté du côté de Liancourt (Oise) début septembre. Apprenant la percée du front en Champagne par l’ennemi, le 402ème est déplacé vers Saint-Hilaire-le-Temple au sud de Mourmelon (Marne). Il prend la direction de Souain, Perthes-les-Hurlus, plus au Nord ; c’est le baptême du feu le 25 septembre.

Un canon de 75 du 402ème R.I. près de Souain en septembre 1915

Dans la nuit du 10 au 15 octobre, le 402ème est envoyé dans la région de Belfort, c’est dans cette région qu’Albert, d’abord blessé, est fait prisonnier et emmené vers le camp de Münster (Westphalie-Allemagne).

Le 25 décembre 1915, il y décèdera au Lazaret de réserve, des suites de blessures de guerre et atteint de tuberculose pulmonaire. Il venait d’avoir 20 ans. Il sera inhumé au cimetière du camp de Münster.

Münster : l’entrée du camp
Münster : le cimetière des prisonniers

Sa transcription à Abbeville sera effectuée le 20 septembre 1918.

Son nom est inscrit sur le Monument aux Morts d’Abbeville. Dans le carré des corps restitués du cimetière de la Chapelle de cette ville, se trouve la tombe de René Albert PIGNOL.

– Louis Théodore PIOLÉ est né le 18 janvier 1884 à Amiens, dans la grande rue du Faubourg Saint Maurice, il est déclaré le lendemain à la mairie d’Amiens, par son père Emile, garçon meunier de quarante cinq ans. Sa mère Angélina TRAVET est ménagère, âgée de 45 ans également. Ils s’étaient mariés le 22 octobre 1861 à Domvast le village natal d’Angélina.

En 1872, la famille habitait Longpré-les-Corps-Saints avec deux enfants.

Lors du Conseil de révision du canton Amiens Nord-Est, Louis habite au 201 rue Saint-Maurice, il est hortillon. Son père Émile étant décédé en 1888, il est déclaré soutien de famille et sera incorporé le 8 octobre 1905 au 72ème Régiment d’Infanterie, puis envoyé en disponibilité le 18 septembre 1906.

Après deux périodes d’exercices dans ce même régiment en 1908 et 1913, il est rappelé à la mobilisation générale et arrive le 4 août 1914 au 150ème Régiment d’Infanterie, caserné à Saint-Mihiel (Meuse). A la mi-août, le régiment se déplace vers le Nord, puis à la fin du mois, ce sont les pentes du Mort-Homme et début septembre, la bataille de la Marne. L’ennemi est repoussé au-delà de la Meuse, mais il faut tenir. Le 150ème retourne sur Saint-Mihiel que l’ennemi a repris et renonce devant la ténacité du régiment.

Le 150ème part ensuite en repos de mi-décembre à début janvier 1915 au Sud-Ouest de Verdun. C’est alors le Bois de la Gruerie, la région de Bagatelle où attaques et contre-attaques vont se succéder pendant plus de sept mois ! A partir de septembre, c’est la bataille de Champagne où le 150ème combattra jusqu’en fin décembre.

Louis sera tué à l’ennemi le 25 décembre 1915 à Saint-Souplet-sur-Py, proche de Saint-Hilaire-le-Grand  à  l’Est de Reims (Marne). Il avait 31 ans.

La transcription à Amiens sera faite le 25 avril 1916.

Son nom est inscrit sur le Monument aux Morts d’Amiens, ainsi que sur des plaques commémoratives du quartier Saint-Maurice et du patronage Caille.

– Alphonse Anatole THUILLIER : Joseph déclare la naissance de son fils le 8 septembre 1881 à la mairie de Le Meillard, petit village d’environ 300 habitants à l’Ouest de Doullens.

En 1881, la famille THUILLIER habite rue de Mézerolles chez Sidoine, la belle-mère de Joseph, avec Domitille BELLETTRE, son épouse et ses deux enfants, Jeanne âgée de deux ans et Anatole de trois mois. Joseph et Domitille s’étaient mariés au village le 27 juin 1877 où ils sont ménagers.

En 1902, au Conseil de révision à Bernaville, manouvrier, c’est un jeune homme aux cheveux châtains et aux yeux bleus, il mesure 1.59m et possède un bon niveau d’instruction. Il est incorporé le 16 novembre 1902 au 3ème Régiment de Chasseurs à cheval, caserné à Abbeville et mis en congé le 23 septembre 1905 avec un certificat de bonne conduite.

En 1906, Anatole travaille comme ouvrier agricole à la ferme paternelle dans la Grande Rue.

En 1911, agriculteur, il habite toujours chez ses parents qui sont revenus rue de Mézerolles.

Le 30 janvier 1914, il est rattaché au 17ème Régiment d’Artillerie (R.A.)  basé à Abbeville et Amiens. Anatole est rappelé à l’activité suite à la déclaration de guerre, il arrivera au corps le 3 août. Les batteries du 17ème R.A. participeront à la retraite au mois d’août, puis à la Bataille de la Marne en septembre avant de rejoindre l’Argonne.

Anatole sera évacué sur l’hôpital complémentaire de Meaux le 21 novembre 1915  pour maladie, c’est dans cet hôpital qu’il décèdera d’une méningite cérébro-spinale le 25 décembre 1915. Il avait 34 ans.

Son nom est inscrit sur le Monument aux Morts du Meillard.

Danièle Remy –Philippe Degroote – Lionel Joly

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