Gaston GRANDSIRE d’AULT

Le 30 novembre 1892 naissait à Ault, Gaston Eugène GRANDSIRE. Son père Eugène est boucher ; sa mère Lucie, née LEMAIRE, est ménagère. Ils sont tous deux âgés de 28 ans en 1892. Eugène est né à Woignarue en 1864 de parents cultivateurs ; Lucie est native de Ault où son père est serrurier.

A cette époque, Ault a pour activité principale la serrurerie, mais pendant la belle saison, de nombreux estivants y séjournent, les hôtels ne sont pas rares, l’hôtel Saint-Pierre ou l’hôtel de Paris, et bien d’autres. Ils vont à la plage ou se promènent du côté des falaises : c’est l’essor de la station balnéaire à la fin du 19éme siècle.

Eugène et Lucie se sont unis le 25 novembre 1885 à Ault. Eugène avait obtenu le 7 novembre 1885 l’autorisation de se marier, par le général MANGIN, commandant le 2ème Corps d’Armée. Incorporé le 10 octobre 1885 au 45ème Régiment de ligne, alors stationné à Laon (Aisne), il y accomplissait son service militaire.

En 1886, dans le quartier des Quatre Rues à Ault, Lucie demeure chez sa mère Eugénie, bouchère et veuve depuis 2 ans. Eugène, domicilié au même endroit, est sous les drapeaux, il sera mis en congé en septembre 1888 et reprendra son activité de boucher.

C’est en juillet 1888 que naît Charles, le premier enfant du couple, il ne vivra que deux mois. En juin 1889, Suzanne voit le jour, mais elle décèdera à l’âge de quatre mois. En 1890, une fille prénommée Germaine fera le bonheur de ses parents et se mariera en 1910 avec Eugène Lecomte, de profession aimetier (ou hameçonnier : fabricant d’hameçons pour la pêche) originaire de Béthencourt-sur-Mer, et enfin un fils tant désiré, Gaston, viendra compléter la fratrie en 1892.

En 1911, la famille GRANDSIRE habite  Grande Rue à Ault. Gaston, est alors garçon-boucher dans le commerce de son père ; Eugénie, sa grand-mère maternelle vit avec eux.

Reconnu apte pour le service militaire lors du conseil de révision qui se tient à Ault, Gaston est incorporé au 120ème régiment d’infanterie le 10 octobre 1913, et rejoint la 6ème compagnie du 2ème bataillon de ce régiment.

Le régiment vient de prendre position à Stenay dans la Meuse, après avoir quitté sa caserne de Péronne qu’il occupait depuis une quinzaine d’années.

Sous les drapeaux lorsque la guerre est déclarée, Gaston combat alors en Belgique, à Bellefontaine en août, puis c’est le retrait vers la Marne début septembre. Dès le 12 septembre, le 120ème reprend sa marche en avant, poursuivant l’ennemi en Argonne, notamment au Bois de la Gruerie, Gaston est  promu caporal le 30 septembre 1914 après d’âpres combats face à des troupes aguerries et bien équipées. En octobre, la fièvre typhoïde frappe le régiment qui se fait vacciner en hâte à Florent (sud du Bois de la Gruerie).

Une salle de vaccination

Attaques et contre-attaques se succèdent dans les bois sous des pluies diluviennes, les pertes sont importantes de part et d’autre.

Le 2 novembre 1914, Gaston GRANDSIRE sera tué à l’ennemi au bois de la Gruerie, situé près de Vienne-le-Château aux confins de la Marne et de la Meuse. Il allait avoir 22 ans quelques semaines plus tard. Son décès sera transcrit à l’état-civil d’Ault le 27 janvier 1916.

Comme 45 autres natifs de la commune, son nom figure sur le Monument aux morts d’Ault adossé à l’église Saint-Pierre, qui a la particularité d’être également un beffroi ecclésiastique, ainsi que sur une plaque commémorative dans cette même église.

Ce monument est dû au sculpteur Paul Landowski, qui réalisera également une œuvre mondialement connue, le Christ Rédempteur sur le Corcovado à Rio de Janeiro.

Plaque commémorative dans l’église d’Ault

Jean Delhaye – Danièle Rémy – Lionel Joly

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