Notre association « De la Somme à Bellefontaine » est intervenue le 22 novembre dernier à l’Ecole Jules Verne de Mers-les-Bains pour y parler de la Grande Guerre devant les élèves de CM2 de la classe de Ludovic PORTENART. En complément des aspects liés au contexte historique de la Première Guerre mondiale qui avaient déjà été présentés en classe par l’enseignant, Xavier BECQUET, le représentant de l’association a présenté le contexte local. Il a évoqué plusieurs parcours de vie de jeunes hommes de Mers victimes de la guerre.

A partir des 5 premiers noms inscrits sur le monument, les enfants ont entrevu ce que pouvait être la vie dans la commune au début du XXe siècle. Les jeunes hommes étaient ouvriers agricoles, dockers, pêcheurs à pied, maçons, journaliers ou employés de chemin de fer… Ils avaient des frères et sœurs. Certains étaient mariés et pères de famille. Avant la déclaration de guerre, ils n’étaient pas des soldats. Ils étaient avant tout des hommes.

Les élèves ont également découvert la vie de la commune et de ses habitants pendant le conflit. Ils ignoraient que pendant plus de quatre ans, la commune avait été placée sous autorité britannique. Les troupes de l’Empire britannique avaient pris possession du territoire de la commune imposant une occupation pacifique mais très contraignante pour les autochtones. Pendant la Bataille de la Somme en 1916, chaque jour, des dizaines de blessés dirigés vers la gare du Tréport-Mers étaient transportés vers le gigantesque hôpital de toile qui avait été installé sur la falaise du Tréport.

Si à Mers et au Tréport, on entendait beaucoup parler anglais, le néerlandais était également bien présent. Des centaines de Belges, originaires essentiellement de Flandre occidentale, avaient trouvé refuge dans les stations balnéaires de la Côte Picarde. Globalement bien accueillis par la population locale, comme les réfugiés du Nord de la France et de l’Est du département de la Somme, ils n’avaient quitté la Picardie qu’au printemps 1919. Au moment où les derniers prisonniers français étaient rapatriés d’Allemagne.

Pour terminer, l’accent a été porté sur l’histoire symbolique de la famille LHEUREUX. Fernand, le père, mobilisé en 1914 est mort quelques semaines seulement après le début de la guerre, laissant son épouse, Marthe, enceinte avec deux jeunes enfants. Le troisième enfant du couple, devenu orphelin alors qu’il était encore dans le ventre de sa maman, a été prénommé Roger. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est entré dans la Résistance. Emprisonné dans le quartier des condamnés à mort, Roger LHEUREUX a perdu la vie le 17 février 1944 dans le bombardement de la prison d’Amiens. Le nom du père et du fils sont inscrits sur le monument aux morts de Mers-les-Bains.

Publié par