24 août 1914 : la retraite

Même si les troupes allemandes commencent à franchir  la frontière et entrent en France, la situation reste très préoccupante pour les civils belges et pour les soldats français blessés, abandonnés par l’armée en retraite.

A 7 heures du matin, un officier allemand ordonne aux autorités de Latour de rassembler les hommes du village pour relever les cadavres du champ de bataille d’Ethe. 73 hommes se mettent en route. Ils descendent vers Ethe et relèvent quelques blessés, alors qu’un nouvel incendie est encore déclenché dans le village par les Allemands. Craignant l’arrivée de fusées incendiaires identiques, les villageois se cachent derrière des tas de fagots au bord de la route. Des Allemands viennent alors vers eux en hurlant. Un soldat frappe le curé à l’aide de son fusil, puis les tirs commencent à pleuvoir avec une rapidité inexplicable. Au bout de dix minutes, 71 cadavres baignent dans leur sang. Le petit village de Latour est en deuil.

Le même jour, le curé et le bourgmestre de Bellefontaine sont conduits à la Croix au carrefour des routes de St Vincent et Villemont pour y être fusillés. La raison invoquée est que des soldats allemands auraient été enterrés par les villageois dans une fosse commune avec des chevaux. Un officier qui a logé la veille chez le bourgmestre vient stopper l’exécution.

A Tintigny, le village a été vidé de ses habitants, retenus en captivité par les Allemands. Pour se protéger de l’incendie de leur maison, des habitants se cachent dans la cave. Certains y resteront plusieurs jours et pourront sortir libres plus tard. Le village est dévasté. Comme à Rossignol, la plupart des maisons ont été incendiées par les Allemands.

Dans le Nord de la France, les troupes françaises de la 5e Armée sont chargées d’arrêter la progression des Allemands, après les défaites de Mons et Charleroi, pendant que dans l’Est, l’heure est à la retraite, avec mission confiée à la 4e Armée de Langle de Cary de tenir sur la Meuse de Mouzon à Stenay.

A Elouges, dans le sud du Hainaut, les Britanniques tentent de poursuivre le combat, après la défaite subie à Mons. Alors qu’ils n’ont plus de munitions, le soir du 24, l’ordre de retraite ne leur parvient pas. Ils sont alors encerclés par les Allemands et le régiment de Cheshire est décimé. Le régiment qui comptait 1 000 hommes à l’arrivée en France, n’en compte plus que 200 le soir du combat d’Elouges.

Les Allemands sont entrés en France. Ils occupent Sedan le 24 août. Contrairement à 1870, il n’y a pas de combats d’infanterie. Les soldats français se sont retirés de  la ville et ont positionné leurs pièces d’artillerie pour bombarder la ville et détruire les ponts. On déplore la mort de plusieurs civils.

L’armée allemande vient également de prendre Tournai, ville frontalière du Nord de la France, malgré la résistance des Territoriaux de Vendée. Ces hommes de 34 à 40 ans, mobilisés le 2 août , étaient arrivés de la Roche sur Yon  la veille seulement dans le secteur de Douai.

C’est sur le sol français que va bientôt se dérouler la guerre. Plus personne ne peut arrêter les armées de l’empereur Guillaume II.

Et pendant ce temps-là, les civils belges enterrent des milliers de soldats français et allemands dans de vastes fosses communes, dans lesquelles, en raison de la forte chaleur et des risques de propagation de maladies, les corps sont souvent recouverts de chaux vive.

 

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