
Gaston Aurore Victor GORLIER est né le 14 septembre 1890 rue de la Mare à Morisel, une petite localité voisine de Moreuil.
Son père Ernest natif de Morisel est âgé de 34 ans à la naissance de Victor, il est faiseur de bas.

Sa mère Zilda née HUTIN a 28 ans. Elle est née à Moreuil où ils se sont mariés le 16 avril 1879.
Les enfants GORLIER seront au nombre de douze, nés entre 1881 et 1906. Avant Victor, cinq voient le jour : Camille en 1881, Mathilde en 1885, Marie en 1887, Alexandre en 1888 et Ernestine en 1889. Puis viennent deux frères, Léon en 1891 et Paul en 1892. Suivront ensuite quatre sœurs, Eugénie en 1898, Isabelle en 1901, Marguerite en 1903 et enfin Fernande en 1906. Une belle famille…
Après la naissance de Paul en 1892, la famille quitte Morisel pour s’installer rue Thiers à Moreuil.

La localité forte de plus de 3000 habitants occupe beaucoup de monde avec l’industrie de la bonneterie. Plusieurs entreprises voient le jour : Breilly, Bouly, Bédier, etc… Un contemporain des frères GORLIER, Norbert MALTERRE, y sera un entrepreneur important pour la bonneterie vers 1920. Moreuil devient la capitale de la bonneterie. Actuellement les Etablissements MALTERRE sont toujours en activité et le « Made in France » est bien présent.

Depuis 1883, Moreuil est desservie par la ligne de chemin de fer reliant Amiens à Compiègne.
Victor GORLIER se marie le 5 juin 1909 avec Céline DESJARDINS bonnetière à Moreuil. De cette union naitront Simone en 1911 et Clément en 1912.
Victor exerce aussi le métier de bonnetier lorsqu’il est reconnu apte pour le service militaire en 1910. C’est un jeune homme qui mesure 1mètre 71, ses cheveux sont châtains et il a les yeux gris.
Il incorpore la 5ème compagnie du 72ème Régiment d’Infanterie le 9 octobre 1912.
Dès la déclaration de la guerre le 2 août 1914 il est sur le front. Avec le 72ème il combat dans la Meuse aux Eparges où il est tué le 22 avril 1915 dans sa 25ème année.

« Mort pour la France », la transcription de son décès est faite le 8 juin 1916 en mairie de Moreuil.
L’aîné de la fratrie, Camille né le 16 septembre 1881, domestique, réside à Sourdon, village situé à quelques kilomètres de Morisel. Bon pour le service militaire, il est dispensé au titre de l’article 21 ayant une dizaine de frères et sœurs. Il se marie à Esclainvillers en 1921 avec Marie-Lucie LEFEBVRE, où il décèdera.
Alexandre, né le 3 avril 1888, est charretier à Moreuil quand il incorpore le 120ème Régiment d’Infanterie. en 1909.
Marié le 30 mars 1912 à Morisel avec Léontine MERLE qui décèdera en 1917, il habite rue de la Mare et deviendra bonnetier.
Père de quatre enfants, il passe au 16ème Régiment d’Infanterie Territoriale, le 9 août 1913. Ayant contracté une « bacillose pulmonaire » en service, il est définitivement réformé en 1919. Il décèdera le 21 mars 1950 à Morisel.
Le septième de la fratrie, Léon né le 18 octobre 1891, est cuisinier à Berck-Plage dans le Pas-de-Calais lorsqu’il incorpore le 72ème Régiment d’Infanterie, le 9 octobre 1912 comme son frère Victor.
Passé au 411ème R.I. le 26 mars 1916, il est tué à l’ennemi le 31 mai 1916 dans la Meuse à Esnes. Il n’avait pas 25 ans.
Un secours immédiat de 150 francs est payé à Mme GORLIER le 20 juillet 1916. Léon sera décoré à titre posthume de la médaille militaire.

Quant à Paul, le huitième enfant de Zilda et d’Ernest, il sera épargné. En 1912, il est bonnetier à Moreuil. Ajourné en 1913, il est exempté pour faiblesse générale en 1914. Déclaré bon pour le service le 22 avril 1917 il incorpore le 54ème Régiment d’Infanterie. le 24 mai 1917. Puis classé dans le service auxiliaire le 5 juin 1917, il est renvoyé dans ses foyers le 15 juin 1917. Il se retire à Paris 5 rue Caillé dans le 18ème arrondissement. En 1939 Paul sera père de 4 enfants.
Ernest et Zilda, les parents de la fratrie GORLIER, termineront leur jour à la cité Campion et Liard de Moreuil entre 1930 et 1940.
La famille GORLIER a perdu deux garçons en pleine jeunesse : Victor, décédé en 1915, Léon décédé en 1916, ils sont inscrits sur le Monument aux Morts de Moreuil.
Sculpté par Albert Roze, ce monument fut inauguré le 12 octobre 1924 sous la présidence du général Nollet, ministre de la guerre, une plaque apposée sur le monument le rappelle.



Jean Delhaye – Danièle Remy – Lionel Joly
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