Josué Raymond DEBLANGY est né le 4 mai 1895 à Warcheville.
Edmond Natalis DEBLANGY est né en 1863 à Warcheville, hameau dépendant de Doudelainville, canton d’Hallencourt, dans une famille d’agriculteur. En 1881 à 18 ans, il vit avec ses parents et sa sœur Marie.
Marie Jeanne Palmyre GENCE née en 1874, vit avec ses parents et ses grands-parents maternels. Son père est cordonnier.
Le 20 novembre 1897, à Doudelainville, Edmond, journalier, âgé de 34 ans, épouse Palmyre âgée de 23 ans, devant le maire, Leopold BOYENVAL.
Par ce mariage, ils reconnaissent pour leur fils légitime Josué né le 4 mai 1895. En novembre 1900 naît Marius qui hélas ne vit que quelques jours, et en 1902 arrive la petite sœur Antonia.
Doudelainville, situé dans le Vimeu vert, au nord d’Oisemont et au sud-ouest d’Abbeville, est un village d’environ 400 habitants avec 110 ménages en 1881. Une vingtaine de maisons forment le hameau de Warcheville juste à côté, en 1921 la population commence à baisser pour arriver en 1936 à près de 300 habitants.
En 1906 et 1911, M. WATTIN est instituteur pour environ une trentaine d’enfants.
En 1906, Josué est recensé avec ses parents et sa sœur à Doudelainville, rue d’En Bas, mais en 1911 il vit avec ses grands-parents maternels qui, à 60 ans, sont aussi cultivateurs. Ses parents habitent alors La Ruelle à Warcheville, avec Antonia.
La plupart des ménages sont dans la culture.
En 1914, le début de la guerre a déjà fait de nombreux morts et blessés. Tous les jeunes de 19 ans sont appelés pour passer aussi le conseil de révision, ils sont incorporés dans la foulée vers divers régiments.
Cheveux châtains, yeux bleus, Josué a un bon degré d’instruction, il sait lire, écrire et compter.
Au conseil de révision, en 1914, il est classé dans la première partie de la liste du canton d’Hallencourt.
Incorporé le 16 décembre 1914, il se présente le 18 au 51ème Régiment d’Infanterie initialement caserné à Beauvais, mais positionné à La Harazée, village proche de Vienne-le-Château (Marne).
Il arrive au cantonnement vers la Fontaine aux Charmes avec 1 officier et 136 hommes, en remplacement des pertes précédentes.
Josué va combattre pendant toute la guerre dans ce régiment :
en 1915 en Argonne, et à la tranchée de Calonne,
en 1916 à la Bataille de la Somme vers Belloy et Berny-en-Santerre,
en 1917 au Chemin des Dames, côte 304.
Il passe dans la réserve le 15 décembre 1917, malheureusement il est tué dans les combats de Braches* (Somme) le 5 août 1918 lors de la dernière offensive allemande dans cette région.
Il avait 23 ans.
Un cousin germain, Georges Maurice Auguste DEBLANGY né au Perreux (Val-de-Marne) le 10 mai 1895, soit 6 jours après Josué, habite à Doudelainville à son recrutement.
Combattant au 8ème Bataillon de Chasseurs à Pied, il est tué le 25 septembre 1915 à Aubérive dans la Marne. Il n’avait que 20 ans.
En 1921 le père, Edmond, est décédé, la mère, Palmyre, vit avec sa fille Antonia qui va se marier cette année-là avec Henri ROGER, originaire de Huppy (Somme) où il était né en 1893.
Henri a participé à la guerre, cultivateur dans la ferme familiale, il est mobilisé dès le 2 août au 21ème Régiment de Dragons et muté dans l’artillerie en juillet 1916, la cavalerie n’ayant plus d’activité. Il sera démobilisé le 13 juillet 1919, après avoir été cité à l’ordre du régiment en janvier 1918, il a reçu la médaille militaire avec étoile de bronze.
En 1936, Palmyre vit toujours dans la ferme familiale avec sa fille, ses deux petites filles et son beau-fils Henri, devenu cultivateur, palliant à l’absence de son beau-frère et de son beau-père.
Dans la famille HEUX de Doudelainville, il y a trois enfants : Julien, Charles et une fille Julie. Ils habitent Warcheville, comme les parents de Josué.
Julien né en 1883, incorporé en aout 1914 au 128ème Régiment d’Infanterie d’Abbeville, accomplira deux périodes d’exercice dans ce même régiment.
Rappelé à l’activité en août 1914, il arrive aux armées le 12 août. Il passe au 3ème Bataillon de Chasseurs à Pied le 1er juin 1915, il est tué à l’ennemi 18 jours après, à Noulette (Pas-de-Calais) pendant la deuxième Bataille d’Artois. Julien avait 32 ans.
Son frère Charles né en 1888, passé au 31ème Bataillon de Chasseurs à Pied le 3 juin 1915, est déclaré mort le 11 mars 1916, au Fort de Vaux dans la Meuse, où tombaient plus de 8000 obus par jour. Charles avait 28 ans.
Les deux garçons de la famille HEUX sont morts à la guerre.
Une autre famille, les CANAPLE, est composée de trois garçons, Elisée, Fernand, Isaïe et une fille Juliette.
Elisée né en 1886, incorporé au 51ème Régiment d’Infanterie en 1908, rappelé en août 1914, est tué à l’ennemi le 30 septembre 1914 à La Neuville-Cormicy (Marne, N-O de Reims).
Isaïe né en 1893, au 36ème Régiment d’Infanterie, est mort de maladie contractée en service, à Caen le 12 octobre 1918.
Elisée avait 28 ans et Isaïe venait d’avoir 25 ans.
Seul Fernand né en 1890, survivra à cette guerre, classé service auxiliaire à cause de la perte de son œil droit, la Commission de réforme de Caen le jugera apte à l’Armée d’Orient en 1918. Démobilisé en mars 1919, il se marie en 1920 avec Louise BATIFOULLE, une fille du village et deviendra garde-champêtre de Doudelainville, Fernand y décède en 1980.
Germain ROY, né à Doudelainville en 1895, huit jours avant Josué, incorporé au 72ème Régiment d’Infanterie, traverse toute la guerre, il vit dans les tranchées pendant ces quatre années, malheureusement il est tué au Mont-Saint-Martin (Ardennes) le 11 octobre 1918 à un mois de l’Armistice.
Il a reçu la croix de guerre avec étoile de bronze et une citation à l’ordre du régiment.
En 1911, 30 enfants de l’assistance publique travaillaient chez divers cultivateurs de la commune. Parmi eux, quatre ne sont pas revenus de cette guerre…
Dans ce petit village de Doudelainville, quatre familles endeuillées, sept jeunes hommes arrachés brutalement à leur vie qui aurait pu être belle et joyeuse…
Ils ont tous leur nom inscrit sur le Monument aux Morts de Doudelainville.
Danièle REMY – Didier BOURRY – Lionel JOLY
*Braches, commune où était né le 27 avril 1895 Charles Odile GERVOISE, dont le parcours a été publié sur le site de Somme Bellefontaine, le dimanche 27 avril 2025.
De la Somme à Bellefontaine 
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