Henri est né le 14 décembre 1885 à Candas où son père Gustave âgé de 27 ans y est tisserand, en compagnie de son épouse née GARET Félicie, ménagère de 36 ans. Gustave et Félicie, originaires du village, s’étaient mariés à Candas le 16 juillet 1885, soit 5 mois avant la naissance de leur fils unique et habitent rue de l’église.

Après avoir suivi son instruction à l’école communale de Monsieur BERNARD originaire de Frohen-le-Grand, Henri, avec un bon niveau scolaire, poursuit la profession de son père : il devient tisserand, profession très répandue dans cette commune rurale, le tissage de la toile de jute fournie par plus de 300 métiers à domicile devient toile d’emballage et sacs pour les sucreries. Selon la saison Henri exerce aussi la profession d’ouvrier agricole.
En 1906, convoqué à Bernaville, le chef-lieu de canton, il est déclaré bon pour le service et incorporé le 8 octobre 1906 au 8ème Bataillon de Chasseurs à Pied en garnison à Amiens, il retrouvera la vie civile le 25 septembre 1908 avec son certificat de bonne conduite en poche et passe dans la réserve le 1er octobre suivant.
Le 4 décembre 1909, Henri épouse Jeanne ANCELLE, la fille de Narcisse, le couvreur poêlier du village et de BECOURT Marie, journalière. Les jeunes époux s’installent rue de Valheureux, puis déménagent à Bernaville en février 1912 où Henri devient facteur rural le 17 juin 1912.

Le 5 septembre 1914, il est affecté au 128ème Régiment d’infanterie qu’il rejoint alors que commence la bataille de la Marne. Le régiment prend position près de Maurupt-le-Monthois, avec l’objectif de « tenir coûte que coûte » tel était l’ordre du général Joffre.
Les pertes sont importantes dans les rangs du régiment mais l’ennemi est repoussé. La guerre se déplace en Argonne, c’est le début de la guerre de tranchées : La Harazée, Binarville, Bois de la Gruerie sont des lieux d’escarmouches occupés puis repris.

Le 1er décembre Henri est nommé caporal et le lendemain le 128ème va relever le 51ème qui est lui-même relevé le 8 par le 72ème : un autre régiment samarien ! Le temps est mauvais, la pluie détrempe les tranchées et les abris, les travaux de sape occupent les soldats entre 2 canonnades ennemies. La maladie frappe les combattants dans les tranchées, Henri fait partie de ceux-là, il est alors évacué sur l’arrière.
Il succombera le 25 décembre 1914 à l’ambulance n°6 de Sainte-Menehould (Marne).

Ce fut son dernier Noël, il venait d’avoir 29 ans !
Sa veuve Jeanne rejoindra sa belle-sœur Fernande ANCELLE née MOUILLARD en 1892, la femme de son frère Paul né le 8 avril 1891, qu’il avait épousée le 7 octobre 1911. Paul ANCELLE était couvreur à Candas en 1911, incorporé au 72ème Régiment d’Infanterie le 10 octobre 1912, il devient clairon du régiment le 8 novembre 1913, il sera tué au combat de Maurupt le 8 septembre 1914 en laissant son épouse élever seule ses 2 fils, Michel né le 5 mars 1912 et Paul né le 20 mars 1915 qui ne connaîtra pas son père. Les 2 veuves Jeanne et Fernande vivront à Candas jusqu’à la fin de leurs jours dans la rue Neuve.

Jeanne décèdera le 27 décembre 1954, 40 ans et 2 jours après son mari ! Fernande décèdera le 10 juin 1961.
Les deux beaux-frères ont leur nom gravé sur le monument aux morts de Candas, Henri ACLOQUE est inscrit également sur le monument aux morts de Bernaville et sur une plaque commémorative dans l’église : Bernaville son village où il était facteur…


Danièle REMY et Lionel JOLY
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