En octobre 1913, Léon RENARD, de BEAUQUESNE, rejoint le 8e Bataillon de Chasseurs à Pied, à Etain, dans la Meuse, pour y effectuer son service militaire.
Né le 28 mai 1892, Désiré Alfred Léon RENARD, a passé toute son enfance à Beauquesne, Rue Saint Antoine, avec ses cinq frères et sœurs, et ses parents, Eugène et Marie. Dans la famille, tout le monde l’appelle Léon.
Après avoir travaillé, dès l’âge de 12 ans, à l’usine Saint, de Beauval, Léon est devenu messager, comme l’était son père.

Le 3 août 1913, son régiment, le 8e Bataillon de Chasseurs à Pied, caserné dans la Meuse, participe aux premiers combats de la fin août.
Après avoir combattu près de la frontière belge, en août 1914, et dans la Marne, début septembre, le 8e BCP est transféré dans le plat pays de Flandre occidentale, près de Dixmude. Dans les tranchées boueuses de l’automne 1914, Léon tombe malade. Evacué vers un hôpital de l’arrière, il revient deux mois plus tard au front. Le 8e BCP est maintenant positionné en Argonne. Léon y est blessé au pied par balle, puis, fin 1915, est victime du gaz. Soigné et éloigné du front, Léon est affecté, en 1916, à la garde des prisonniers de guerre aux Sables-d’Olonnes. Fin 1916, l’Armée l’estime apte à retourner au front. Quelques jours plus tard, Léon doit être évacué. Les dégâts des gaz sont déjà conséquents.
D’hôpital en maison de convalescence, le calvaire de Léon se poursuit. Malgré son état, la hiérarchie militaire ne le réforme pas avant la fin de la guerre. Léon revient chez ses parents, à Beauquesne, le 30 novembre 1918. Léon RENARD meurt le 19 décembre 1918, à son domicile, gazé trois ans plus tôt, dans la Marne.
Même si le nom de Léon RENARD a bien été inscrit sur le monument aux morts de la commune, il n’a jamais été reconnu par l’Etat français comme un « Mort pour la France ». Même s’il est mort après la signature de l’Armistice, il a bien perdu la vie, à 26 ans, à cause de la guerre. Après avoir effectué des recherches sur Léon RENARD (voir article publié le 28 mai 2020 sur le site somme-bellefontaine.fr), l’association « De la Somme à Bellefontaine », par l’intermédiaire d’un de ses adhérents, Michel Lecouteur, a sollicité, auprès du Ministère des Armées, la prise en compte de la cause du décès.
Léon RENARD de Beauquesne est maintenant déclaré MORT POUR LA FRANCE
Le 1er septembre 2020, Désiré Alfred Léon RENARD a été officiellement reconnu par l’Etat français « Mort pour la France ». Cette mention a été ajoutée dans le registre d’état-civil à Beauquesne.
Même si cette mention, un siècle plus tard, ne change rien, hélas, à la triste fin qui fut celle de Léon RENARD, elle revêt un caractère symbolique pour ceux qui mènent le difficile combat du devoir de mémoire. Cette mention, inscrite un siècle plus tard, permet de prouver que de nombreuses victimes de la guerre ont été oubliées dans le décompte final des pertes. Nombreux sont ceux que la guerre a détruits et dont le nom ne figure sur aucun monument. Nombreux sont ceux dont les guerres détruisent les vies et dont les noms sont oubliés. Le devoir de mémoire intergénérationnel, c’est aussi, aujourd’hui, de ne plus se cantonner aux listes officielles des morts et de mesurer l’impact réel d’une guerre sur les hommes et les femmes d’un territoire.
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