Germain LECLERCQ de Valines

C’est à Valines, que Germain naît le 21 décembre 1892.

Il est déclaré à la mairie, devant Anthème LECLERCQ, maire et officier d’état-civil, à midi sous les prénoms de Germain, Eugène, Antoine, par Arsène son père. La mention marginale de l’acte de naissance donne les prénoms Germain, Eugène, Arthur. Son prénom d’usage sera Germain.

Arsène, serrurier de profession, né en 1863 à Valines, avait épousé Hélène DECAYEUX, également serrurière, née et originaire de Valines. Le 22 avril 1889, ils s’étaient mariés en l’Eglise de la Nativité de la Sainte-Vierge.

Une vierge de pierre est encastrée à l’extérieur dans le chevet de l’église depuis 1903.

Valines est un village du Vimeu, d’environ 550 habitants en cette fin de XIXème siècle, à mi-distance entre Abbeville et Eu. L’activité de ce village rural est d’abord l’agriculture, mais le XIXème siècle a vu s’y développer la serrurerie, le Vimeu en est le berceau. Elle se pratiquait soit à domicile par des ouvriers indépendants, soit dans des fabriques telles la Serrurerie Forestier Frères vers 1825. C’est dans cette entreprise que la serrure et la clé du tombeau de Napoléon 1er ont été imaginées et forgées en 1873. Cette usine est bien connue pour ses coffres forts.  

Quelques commerçants et artisans complètent la population.

En 1906, la famille LECLERCQ habite rue de Chépy, village limitrophe situé au Sud de Valines. Les parents sont toujours serruriers et Germain commence son apprentissage, il est âgé d’à peine 14 ans, Marie-Rose, la petite sœur née en 1899, est encore trop jeune pour exercer une profession.

En 1911, les parents sont toujours dans la serrurerie, fabricants de clé à domicile et sont accompagnés par Germain qui poursuit son activité d’ouvrier serrurier chez son père.

En 1912, Germain passe au conseil de révision à Ault, le chef-lieu de canton. Il est incorporé au 3ème Régiment du Génie le 10 octobre 1913, ce régiment est alors caserné à Arras, Germain est 2ème sapeur-mécano grâce à ses antécédents en métallerie.  

Le 21 juin 1914, il passe alors au 1er groupe d’aviation et plus spécifiquement à l’Ecole militaire de pilotage du camp d’aviation situé à Avord dans le Cher. Cette école sera ouverte en 1912, Germain y est mécanicien d’avion Blériot à moteur Gnôme.

Un Blériot XI restauré, équipé d’un moteur rotatif Gnôme de 7 cylindres

Il est promu caporal le 17 février 1916 à la 3ème compagnie. Germain se marie le 14 avril 1917 à Paris (10ème arrondissement) avec Gabrielle SALA de trois ans son aînée, avec qui il aura une fille Geneviève née en 1918. Gabrielle est une parisienne, elle exerce la profession de couturière. Leur lieu de résidence se trouve à Paris (10ème), 174 faubourg  Saint-Martin.

Il poursuit toutefois sa campagne militaire au camp d’Avord à la 6ème compagnie en octobre 1918, puis nouvelle mutation à la 4ème compagnie le 14 février 1919.

Selon deux versions différentes, il serait décédé au camp d’aviation soit d’une chute d’avion ou d’un empoisonnement alimentaire, le 26 juin 1919

Il avait 26 ans, Geneviève ne connaitra pas son père !

La transcription de son décès dans son village sera effectuée le 6 novembre 1922.

Son corps sera rapatrié au cimetière communal de Valines où il repose pour toujours.

Le nom de LECLERCQ Germain est inscrit sur le Monument aux Morts de Valines ainsi que sur une plaque commémorative dans l’église de ce village.

Plaque commémorative de l’Eglise

Christine Barbaut – Danièle Remy – Lionel Joly

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