Le gouvernement français voulait profiter des cérémonies du 11 novembre 2019 pour rendre hommage aux 549 soldats français tués en opérations extérieures depuis 1963.
S’il est important d’honorer les « Morts pour la France », en France ou à l’étranger, il paraît indispensable de ne pas oublier toutes les autres victimes des guerres qui ont meurtri notre territoire
Profiter des cérémonies autour du devoir de mémoire pour mettre en avant des « bouts de vie », des vies arrêtées trop tôt ou déchirées à cause de la guerre, c’est ce qu’essaient de faire les membres de l’association « De la Somme à Bellefontaine » dans les communes où ils sont invités.
A Daours (Somme), aujourd’hui, ce fut encore le cas à l’occasion des cérémonies du 11 novembre:
- Après la lecture des 37 noms de morts du village pendant les deux guerres mondiales, plusieurs parcours de « survivants » de la Grande guerre ont été mis en avant (Gaëtan SERRET – 22 ans à la déclaration de guerre -, blessé à plusieurs reprises, emmené en captivité en Allemagne en avril 1916, rapatrié le 17 janvier 1919 et envoyé directement à l’hopital à son retour; Louis DHEILLY – 23 ans à la déclaration de guerre – un infirmier au plus près du front d’août 1914 à novembre 1918 qui a cotoyé de près la mort pendant toute la guerre; Albert GUYOT – blessé par balle au fémur le 9 septembre 1914 et qui gardera toute sa vie ce douloureux souvenir…). « Gueules cassées, amputés, gazés, beaucoup souffriront encore longtemps. Et pour tous, la guerre continuera de hanter les hommes durant leur sommeil ».
- La cérémonie au cimetière britannique (1231 corps identifiés) implanté dans la commune a mis à l’honneur un jeune Anglais de 20 ans, mort le 14 août 1918 (Harry Holden – fils d’agriculteur de Birkenhead, près de Liverpool, engagé en avril 1916 alors qu’il n’a pas encore 19 ans -qui perdra la vie le 14 août 1918 à l’hôpital militaire de Daours/Vecquemont des suites de ses blessures)
- Enfin, au monument érigé en souvenir des combats franco-prussiens du 23 décembre 1870 , le nom d’un des 36 jeunes Français tués sur le territoire de la commune a été évoqué (Joseph MELLE – matelot de 3e classe dans le 3e bataillon de l’Armée du Nord – qui était originaire de Laudun dans le Gard; qui a perdu la vie le 23 décembre 1870, d’une balle dans la tête, sur le territoire de la commune de Daours. Il avait 28 ans).
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