Alors que l’Autriche a déclaré, la veille, la guerre à la Serbie et a déclenché le bombardement de Sarajevo, le Ministre britannique des Affaires étrangères, Sir Edward Grey, en accord avec le Président du Conseil français, René Viviani, propose une solution pour éviter que la guerre n’éclate dans toute l’Europe. Il demande à l’Autriche « de se contenter de l’occupation de Belgrade et du territoire serbe avoisinant comme gage d’un règlement satisfaisant ».
Sir Edward Grey
Le roi d’Angleterre, Georges V, relaie cette demande auprès de Guillaume II afin que ce dernier tache d’amener l’Autriche à accepter cette proposition.
Deux jours plus tard, la Russie appuie la demande de la France et de la Grande-Bretagne, en proposant un accord territorial entre l’Autriche et la Serbie.
Si l’Autriche « consent à arrêter la marche de ses troupes sur le territoire serbe, et si, reconnaissant que le conflit austro-serbe a assumé le caractère d’une question d’intérêt européen, elle admet que les grandes puissances examinent les satisfactions que la Serbie pourrait accorder au gouvernement austro-hongrois sans porter atteinte à ses droits souverains et à son indépendance, la Russie s’engage à conserver une attitude expectante ».
Plus d’un mois après l’attentat de Sarajevo, cet hypothétique accord territorial entre la Serbie et l’Autriche n’a aucune chance de voir le jour.
Aucune réponse ne sera apportée, ni par l’Autriche, ni par l’Allemagne, son alliée. Ce sera, pour les pays de la Triple Entente (France, Royaume-Uni et Russie) la dernière tentative diplomatique pour éviter un conflit qui va rapidement devenir mondial. Ils ont essayé d’arracher une (fragile !) paix, en sacrifiant la Serbie.
(photo en tête d’article: mémorial érigé à l’endroit de l’attentat de Sarajevo)
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