Hector BEDOT de Jumel

Il y a 133 ans, le 13 juillet 1892, naissait Hector Ernest Eugène BEDOT à Jumel.

Son père Vital, garçon brasseur, était âgé de 22 ans ; Ernestine PICARD, sa maman, avait 26 ans et était sans profession. Vital natif de Castel et Ernestine née à Jumel s’étaient mariés le 26 décembre 1891 en l’église Saint-Quentin de ce dernier village.

A cette occasion Vital reconnaissait pour fils légitime, Alphonse né d’Ernestine le 11 juillet 1891 à Jumel.

Jumel est un petit village près d’Ailly-sur-Noye, au sud du département de la Somme.

Il est traversé par un joli cours d’eau nommé La Fontaine, une mare communale sert d’abreuvoir pour les animaux. Un hameau « Saint-Nicolas-de-Régny », dépend de la commune, c’est une exploitation agricole. Les produits issus de l’agriculture ou de l’élevage sont facilement exportés vers Ailly-su-Noye.

Au début du XXe siècle les deux frères BEDOT, Alphonse et  Hector, sont scolarisés à l’école mixte du village dirigée par l’instituteur public Ernest BISSON. Ils habitent avec leurs parents rue des Vignes, au domicile de Zélia et d’Alphonse PICARD, les parents d’Ernestine, leur maman. Vital est devenu propriétaire exploitant.

En 1906, le village de Jumel compte 279 habitants dont 10% sont attachés à l’agriculture. C’est aussi en 1911 le cas des frères BEDOT aidant leur père, cultivateur, et habitant toujours rue des Vignes à Jumel.

Hector, élégant jeune homme aux yeux bleus et cheveux châtains, mesure 1m 67, il a un excellent niveau scolaire.

Après le conseil de révision qui se déroule à Ailly-sur-Noye, il incorpore le 128e Régiment d’Infanterie à compter du 8 octobre 1913. Il est affecté à la 8e compagnie du 2e bataillon.

Avec la déclaration de la guerre, il est dès le 2 août 1914 « aux armées ».

Lors de la première bataille de la Marne, il est blessé le 6 septembre 1914 à Maurupt-le-Montois. Atteint par des éclats d’obus à la fesse droite, il est évacué du champ de bataille. Après quelques mois de soins et de repos, le 16 janvier 1915, Hector BEDOT rejoint le front avec le 328e Régiment d’Infanterie, positionné à La Harazée, près de Vienne-le-Château en Argonne (Marne) depuis mi-décembre 1914.

Au cours d’une patrouille, il est tué à l’ennemi le 6 mars 1915 à Beauséjour près de Minaucourt-le-Mesnil-lès-Hurlus dans la Marne.

Hector allait avoir 23 ans.

Il a été décoré de la médaille militaire et de la croix de guerre, et sera cité à l’ordre de la Division en 1919. Hector repose au cimetière communal de Jumel. 

Son frère aîné Alphonse, classe 1911, a les yeux gris et les cheveux châtains.

Lors du conseil de révision qui se tient à Ailly-sur-Noye en 1912, il présente une déficience du champ de vision à droite. Suite à ce constat, Alphonse BEDOT incorpore le 9 octobre 1912 la 6e Section Secrétaires d’État-Major.

La commission de réforme de Châlons-sur-Marne le maintient dans les Services Auxiliaires le 2 novembre 1914 et le 26 janvier 1915. Alphonse est affecté au 15ème Régiment d’Infanterie le 29 avril 1917, régiment qui combat à la côte 304 du Mort Homme (Verdun). Durant l’hiver 1917-1918, c’est en Alsace et dans le massif des Vosges que s’illustre ce régiment, il est au Mont Kemmel (Flandre orientale- Belgique) durant l’été 1918, avant de se positionner dans la région entre Laon et Soissons (Aisne) à l’automne.

C’est à Wattigny (Est de Hirson) que le régiment connaitra l’armistice. Il retourne ensuite dans sa caserne d’origine à Albi (Tarn).

Alphonse  rejoint le 22 juin 1919, le  87ème à Saint Quentin (Aisne), sa ville de garnison d’avant le conflit.

Envoyé en congé illimité de démobilisation le 18 juillet 1919, Alphonse BEDOT, après avoir  retrouvé la ferme familiale, décède à Jumel le 9 novembre 1919.  

Il repose aussi dans la tombe familiale du cimetière de son village.   

Photos Christine Barbaut

Vital, le père avait été rappelé à l’activité suite à l’ordre de mobilisation, de cadre de conduite des animaux de réquisition il est passé Garde des Voies de Communication en est libéré définitivement de ses obligations militaires.

Si le nom d’Hector BEDOT figure sur le Monument aux Morts de Jumel, il n’en est pas de même pour Alphonse.

Leurs deux noms sont inscrits sur un Monument aux Morts cantonal à Nampty :

Calvaire du Souvenir, à la mémoire des glorieux soldats de la région.

Le recensement de 1936 nous indique que Vital et Ernestine habitent toujours rue des Vignes, mais ils sont seuls, car la guerre leur a pris leurs deux uniques enfants !

Danièle REMY – Jean DELHAYE – Lionel JOLY

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