Une centaine de personnes étaient réunies ce samedi 11 novembre 2023 à Woignarue, village de l’Ouest du département de la Somme, pour commémorer le 105e anniversaire de la signature de l’Armistice.

La cérémonie organisée par la municipalité et la section locale de l’Union Nationale des Combattants a offert aux participants un beau moment de recueillement devant le monument aux morts situé dans le cimetière communal.

L’association « De la Somme à Bellefontaine » avait été sollicitée par Dominique MALLET, maire de Woignarue, pour mettre en lumière quelques parcours de vie du village à l’occasion de cette commémoration.

Après le dépôt des gerbes, la minute de silence et le chant de La Marseillaise, le président de l’association a pris la parole. Le choix avait été fait d’honorer les 5 membres de la fanfare « Morts pour la Patrie » dont le nom est inscrit sur le monument aux morts.

La Fanfare municipale de Woignarue créée en 1901 par l’abbé HOLLEVILLE comptait 27 membres en 1914. Cinq d’entre-eux ont été tués à la guerre.
Clément BECQUET résidait rue du Moulin à Woignarue. Ses parents se prénommaient Arcade et Adolphine. A douze ans, Clément est employé comme serrurier. Malgré des problèmes de santé, Clément BECQUET est mobilisé pendant la guerre. Il est tué le 20 juin 1915 près de Verdun.
Amédée COFFIGNIER avait les cheveux châtains et les yeux gris. Il résidait rue du Marais. Plus âgé que les autres membres de la fanfare, il était déjà marié quand la guerre a été déclarée. Il avait une fille prénommée Flore. Après avoir été détaché dans la chaufferie de Boulogne-sur-Mer au début de la guerre, il est envoyé au front en octobre 1915. Amédée COFFIGNIER est tué le 2 février 1917 en Belgique, près de Nieuport. Sa fille Flore n’a que 10 ans.

Raymond DEVILLIER habitait rue de l’Eglise. Il est devenu serrurier comme l’était son père, Fursy. A l’âge adulte, il mesurait 1m70. Raymond a terminé son service militaire en 1910. Ayant suivi une période d’instruction militaire au 128e Régiment d’Infanterie d’Abbeville quelques mois avant la déclaration de la guerre, il est jugé comme étant immédiatement opérationnel. Il participe aux premiers combats de la Grande Guerre. Il est tué à Blesmes, pendant la Bataille de la Marne, le 10 septembre 1914.
Pour Aimable GRILLY, la guerre a été encore plus courte ! Né le 5 mars 1891, Aimable résidait rue d’Ault. Il effectuait son service militaire au 120e Régiment d’Infanterie quand la guerre a éclatée. Comme tous les jeunes appelés de la région militaire d’Amiens, Aimable a participé à la grande offensive du 22 août 1914 destinée à repousser les Allemands du territoire belge. Ce fut son seul et unique combat armé. Il est mort sur le territoire du village de Bellefontaine, en Belgique, tout comme deux copains de Woignarue, Narcisse HAMIOT et Gaston DUPUTEL.
Léon LOTTIN était trop jeune pour être mobilisé en août 1914. Il avait 19 ans. Léon résidait rue de Bas. Il était coiffeur. Convoqué en décembre 1914, il a été formé pendant trois mois avant d’être envoyé au combat au printemps 1915. Léon LOTTIN est mort le 3 juillet 1915 à l’âge de 20 ans.

A l’occasion de cette journée mémorielle à Woignarue, d’autres hommes de la commune ont été mis à l’honneur comme Albert BECQUET et Lucien GODQUIN. Des rescapés de la Grande Guerre dont certains anciens du village présents dans le cortège se souvenaient très bien. La guerre les avait abîmés physiquement et mentalement, mais ils ne se plaignaient jamais. Ils mesuraient la chance qu’ils avaient d’être revenus vivants alors que tant d’autres copains du village avaient perdu la vie.


Plus de 20 panneaux présentant des parcours de vie de jeunes hommes du Vimeu avaient été mis à la disposition du public. Plusieurs membres des familles de victimes de la Grande Guerre ont tenu à être présents.

L’après-midi, la conférence « Ils avaient 20 ans en 1914 » organisée par l’association « De la Somme à Bellefontaine » a réuni une quarantaine de personnes.

Pour des informations sur l’Harmonie de Woignarue et Ault, voir le site de Laurent BRENET
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