Jean Marie LIENART est né le 23 février 1895 à Abbeville, il y a 130 ans !
Son père Fernand est cheminot et sa mère Aline LEROY habitent au logement de fonction lié à ce poste. Ils s’étaient mariés le 28 avril 1894 à Pont-Remy, Fernand né à Lens en 1860, est sous- chef de gare à Abbeville où il habite avec sa mère, Adèle VANHAKEN, veuve depuis août 1893. Sa mère Aline, née à Pont-Remy en 1864, habitait sur la Route Nationale avec ses parents, dont le père Emile était minotier, comme Paul son frère aîné de 1861.
Le 15 août 1904, Fernand sauve un passager en danger d’être écrasé par un train, ce qui lui avait valu d’être distingué pour son action. Devenu chef de gare de la Compagnie du Nord en 1906, la famille se fait aider d’une bonne, Philomène originaire de Nibas. Fernand décèdera le 11 juin 1907 dans sa quarante-huitième année. Aline quitte Abbeville et se réfugie à Fontaine sur Somme, alors que son fils Jean Marie poursuit des études supérieures.

Jean Marie est ingénieur lorsqu’il passe au Conseil de révision à Hallencourt en 1914. La guerre est déclarée début août, il s’engage alors comme volontaire pour la durée de la guerre dès le 25 août.
C’est un jeune homme d’1m64, aux cheveux châtains et aux yeux marrons, qui se présente au 25ème Bataillon de Chasseurs à Pied. Le 25ème B.C.P. est en garnison à Saint-Mihiel dans la Meuse.

Dès le début du conflit, le régiment est en couverture dans la région de Thiaucourt, un petit bourg d’environ 1000 habitants, au Nord de Toul en Meurthe-et-Moselle. Jean Marie commence par une instruction militaire avant de rejoindre les rangs des combattants comme chasseur de 2ème classe. En novembre 1914, dans la région de Saint-Mihiel, la guerre fait rage pour reprendre la côte 322, puis la côte Sainte-Marie. Les victimes sont importantes : 4 officiers et 150 sous-officiers et chasseurs y trouvent la mort.
Au printemps 1915, le bataillon se rend dans la région des Eparges, dans le département de la Meuse au Sud-Est de Verdun. Fin mars, une nouvelle attaque vers la rivière Woëvre décime à nouveau le bataillon : 10 officiers et 257 chasseurs sont tombés les 26 et 27 mars. Après une semaine de repos à Dieue-sur-Meuse, à quelques kilomètres à l’arrière du front, c’est le retour au combat. Le 8 avril, de nouveau en première ligne, malgré la boue, les mitrailleuses et les obus, le 25ème Bataillon de Chasseurs à pied reprend l’objectif fixé. Le 9, c’est l’attaque à la baïonnette et le 10, les bombardements ennemis font de nouvelles victimes : Les 4 jours de combat ont tué 4 officiers et 465 chasseurs. Le bataillon est cité à l’ordre de l’Armée pour sa bravoure lors de cette bataille des Eparges.

Jean Marie LIENART fait partie des disparus de la journée du 10 avril : c’est la date qui est retenue pour son décès. Le jugement sera rendu par le Tribunal d’Abbeville le 3 mars 1921 et transmis à Fontaine sur Somme le 15 juin suivant.
Il venait juste d’avoir 20 ans !
Sur le monument aux morts de Fontaine sur Somme son prénom est noté Jehan ainsi que sur celui à l’intérieur de l’Eglise et sur la plaque commémorative de la Mairie.


Danièle REMY et Lionel JOLY
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