Né à New York le 22 juin 1888, Patterson PUTMANN passe les premières années de sa vie avec sa famille à Staten Island. A quatorze ans il part au Mexique et revient aux Etats-Unis après un séjour inoubliable.
Élève du Harvard Collège il trouve sa vocation poétique dans la lecture et la traduction de Dante et de l’Arioste.
En 1913, il s’installe à Paris, au Quartier latin, dans une petite chambre donnant sur le musée et le jardin de Cluny ; c’est là qu’il écrit son premier recueil de vers, ses « Juvenilia ». Il prend alors le pseudonyme d’Alan SEEGER. Il suit des cours à La Sorbonne et rédige des articles pour divers journaux américains et européens ainsi que des poèmes.

L’été 1914, il est à Londres dans le but de rencontrer un éditeur pour imprimer ses poèmes. La déclaration de guerre le surprend à Canterbury où il passe quelques jours avec son père. Il revient à Paris par Bruges où il dépose chez un libraire ses manuscrits qui lui seront providentiellement rapportés au début de l’année 1916.
En 1914, au début de la Grande Guerre, il défile en brandissant le drapeau étoilé à la tête des Américains de Paris qui ont décidé de se battre aux côtés du pays qui les a accueillis. En tant qu’étranger, il est affecté, le 24 août 1914, à la Légion étrangère, au 2e Régiment de Marche étranger, avec une cinquantaine de ses compatriotes.

L’instruction militaire du bataillon est réalisée en six semaine à Toulouse. A la fin d’octobre, Alan SEEGER et ses camarades sont positionnés dans les tranchées au sud de Reims.
Après l’offensive de Champagne, le bruit de sa mort court aux États-Unis. Il n’en est rien. La guerre continue pour Alan. Il nourrit une correspondance soutenue avec sa mère où il explique notamment sa décision de combattre pour la France. Alan SEEGER est évacué quelques mois plus tard pour bronchite et revient au front après une période de convalescence. Son régiment est maintenant dans la Somme.
Le 4 juillet, au début de la Bataille de la Somme, Alan SEEGER trouve la mort à Belloy-en-Santerre, au lieu-dit « le Trou de l’Enfer » (en partie recouvert aujourd’hui par l’autoroute A1).
Un bombardement allemand ayant détruit les tombes de plusieurs soldats à Belloy-en-Santerre, parmi lesquelles la tombe d’Alan SEEGER, les débris osseux sont rassemblés et transportés dans un ossuaire du cimetière militaire de Lihons. Une stèle commémorative a été érigée en 2006 par le Souvenir Français.

Son service sous les armes et les rigueurs de la guerre lui ont inspiré le célèbre et prémonitoire poème « Rendez-vous avec la mort » qui était un des poèmes préférés du président John Fitzgerald KENNEDY.
J’ai rendez-vous avec la mort à quelque barricade disputée,
Quand le Printemps reviendra avec son ombre bruissante
Et que les fleurs de pommier voltigeront dans l’air !
J’ai un rendez-vous avec la Mort quand le Printemps ramènera les beaux jours azurés !
Il se peut qu’elle prenne ma main et me conduise vers son ténébreux domaine,
Qu’elle close mes yeux et suspende mon souffle. Il se peut que je passe encore auprès d’elle.
J’ai un rendez-vous avec la Mort sur le versant déchiqueté de quelque colline délabrée
Quand le Printemps reviendra faire son tour cette année
Et qu’apparaîtront les premières fleurs des prés.
Dieu sait qu’il serait meilleur d’être étendu au creux des coussins dans la soie
Et le duvet parfumé où l’amour palpite en un bienheureux sommeil,
Pouls contre pouls, souffle contre souffle, où les réveils silencieux sont chers.
Mais j’ai un rendez-vous avec la Mort à minuit dans quelque ville en flammes,
Quand le Printemps repartira vers le Nord cette année,
Et je suis fidèle à la parole donnée : je ne manquerai pas ce rendez-vous.

HOMMAGE À ALAN SEEGER LE 6 JUILLET 2024 ORGANISÉ PAR LE SOUVENIR FRANÇAIS
10H15 Rassemblement devant la mairie de Belloy-en-Santerre
10H20 Monument aux morts de Belloy-en-Santerre
11H15 Nécropole de Lihons
11H45 Allocution à la salle polyvalente de Lihons
Xavier BECQUET à partir des recherches effectuées par Nicole PAYEN et Marie-Paule BONTE
Traduction du poème par Odette Raimondi Matheron
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