Les 3 frères BOURDON résidaient à Bazentin-le-Petit, village rendu célèbre dans la Somme par la naissance de Jean-Baptiste Lamarck, éminent naturaliste du début du XIXe siècle.
Quand la guerre s’est déclarée, Octave avait 25 ans, Michel, 22 ans, et Théodore, 19 ans. Ils étaient, tous les trois, maçons.
Octave et Michel, affectés au 120e RI, ont combattu le 22 août 1914 à Bellefontaine. Alors que plus de 900 camarades du régiment y sont morts ou y ont été blessés, Octave et Michel ont survécu à ces combats.
Théodore a été mobilisé quelques jours plus tard, le 4 septembre 1914, et a rejoint le 72e RI.
Blessé au pied gauche, Michel a été fait prisonnier par les Allemands, le 24 septembre 1914, au Bois de la Gruerie. Emmené en Allemagne, il a été ensuite rapatrié en 1915 en tant que grand blessé. Il n’est plus jamais retourné au combat.
Atteint par balle au pied droit, lui aussi au Bois de la Gruerie, le 23 octobre 1914, Octave n’a jamais pu continuer le combat auprès de ses camarades rescapés. Invalide, il a été réformé en 1915.
Théodore, le plus jeune frère, qui avait eu les pieds gelés en Argonne, en décembre 1914, a été fait prisonnier par les Allemands le 29 septembre 1915 en Champagne. Prisonnier en Allemagne, il n’est revenu en France qu’en janvier 1919.
Une année après l’entrée en guerre, les 3 frères avaient déjà été mis hors de combat, portant sur leurs corps et dans leurs têtes les stigmates d’une violence qui avait, à jamais, changé leurs vies de jeunes hommes.
Leur village, Bazentin-le-Petit, a été complètement rasé de la carte, situé en plein cœur de la Bataille de la Somme.
Octave est mort à l’âge de 63 ans, à Ailly-sur-Noye ; Michel, à 85 ans, à Amiens, et Théodore, à 89 ans, à Salouël.
Rescapés, mais… victimes pour toujours !
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