Modeste Camille Victor Firmin LEPÈRE est né à Rosières-en-Santerre, bourgade rurale du département de la Somme, le 25 septembre 1894.
Il est le fils de Jean Camille LEPÈRE et de Marie Céline Victoria LEFEVRE. Ses parents sont cultivateurs et lui également. Il est le seul enfant de la famille.

C’est un jeune homme d’un mètre soixante-quatre, aux cheveux blonds et aux yeux gris, ayant tout l’avenir devant lui.
Son service dans l’armée débute le 26 août 1914, date du télégramme reçu. Il est donc appelé dans l’armée vingt-trois jours après la déclaration de guerre de l’Allemagne. Il n’a pas encore ses vingt ans.
Il est enregistré à Péronne avec le matricule 269. Il a un degré d’instruction 3 dans l’armée ce qui signifie qu’il a suivi une instruction primaire.
Son parcours, durant trente-cinq mois, est ponctué de rattachements à différents régiments.
Il est incorporé au 21e régiment de dragon, unité de cavalerie, le 1er septembre 1914. Il est soldat de 2e classe au 7 septembre 1914. Il appartient au 144e régiment d’infanterie le 8 septembre 1914 et au 57e régiment d’infanterie le 14 janvier 1915.
Il est déclaré malade le 6 avril 1916 et rentre alors au dépôt le 23 mai. Il rejoint à nouveau l’armée le 1er août 1916 pour rejoindre le 248e régiment d’infanterie. Le 18 mai 1917, il est blessé à l’œil gauche par un éclat de grenade, dans le quartier de la Madeleine à Amiens.
Trois mois et demi passés, le 1er septembre, il passe à la relève de l’armée active. Il est nommé caporal le 21 janvier 1918. Dans d’âpres combats au bois de Becq à Mesnil-Saint-Georges, il est « tué à l’ennemi » le 4 août 1918. Il est « Mort pour la France » à quelques 25 kilomètres de chez lui. Il a alors 23 ans 10 mois et 9 jours. Il a traversé les quatre années de guerre.

Ses parents font inhumer son corps dans le caveau familial au cimetière civil de Rosières-en-Santerre. Ils placent un cœur en marbre blanc sur la pierre tombale. Ce cœur est toujours visible.
Face à la tragédie et à la terrible réalité, ses parents se séparent ensuite. Son père renonce à développer la ferme et les cultures.
Le 6 mars 2024, plus de 105 ans après cette disparition, à la demande du neveu du père de Modeste, âgé de 96 ans, le Souvenir Français de Rosières-en-Santerre pose, à côté du cœur de marbre, une cocarde du Souvenir Français sur la tombe civile de Modeste LEPÈRE.

en présence du neveu de Modeste LEPERE et de membres de la famille et d’amis.
Ainsi la tombe est identifiée comme celle d’un soldat de la Grande Guerre, d’un jeune homme fauché dans ses années de jeunesse comme tant d’autres.
Cette cérémonie est suivie d’un moment convivial où l’émotion est perceptible et les remerciements nombreux.
Le neveu du père de Modeste, qui n’a jamais connu son cousin, porte dans ses prénoms celui du soldat disparu.
Marie-Paule BONTE

bonjour,pourquoi la section du comité de rosières ne nettoie pas cette tombe ?
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Réponse du président du Souvenir Français de Rosières : « La tombe est civile.
Le Souvenir Français ne peut intervenir sauf autorisation expresse de la famille. A notre connaissance , la famille ne demande rien de particulier.
Vous pouvez éventuellement vous identifier. Merci alors. Cordialement »
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