22 aout 1914 – 4h30 du matin

Le 18e Bataillon de Chasseurs à Pied se met en action, suivi du 9e BCP.

22 aout 1914 – 5h00

Le 2e bataillon du 120e régiment d’infanterie quitte Meix-devant-Virton, suivi des 3e et 1er bataillon.

Leur objectif commun : atteindre le village de Bellefontaine, puis le dépasser pour franchir la Semoy à Tintigny et arriver, le soir, à Léglise, en ayant repoussé l’ennemi bien plus loin. En l’ayant fait fuir pour qu’il repasse les frontières, quitte le sol de la Belgique neutre et retourne à Berlin…

La 87e brigade, dirigée par le général Cordonnier, constituée du 18e BCP, du 9e BCP, du 120e RI et du 42e RAC doit repousser les Allemands, comme toutes les autres brigades des autres corps d’armée. Elle est positionnée dans cette partie de la province de Luxembourg, en Belgique, située à l’ouest de Virton. Le maréchal Joffre a donné l’ordre de toujours aller de l’avant. Et cet ordre devra être respecté, coûte que coûte. La 87e brigade atteindra le plateau de Bellefontaine, le 22 août au matin. Les Allemands les attendent, installés dans les bois situés en lisière de la plaine du Radan.

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Les hommes du 120e RI seront les premiers à s’engager dans cette plaine. Ne disposant d’aucun appui d’artillerie, en raison d’un brouillard particulièrement épais, ils avanceront. Ne sachant pas ce qui les attend. Ne sachant pas que l’ennemi les attend.

Le général Cordonnier déclarera « On n’a pas d’artillerie, mais on s’en passe, en se battant comme des lions ». Les lions n’iront pas loin, fauchés par les mitrailleuses des Allemands.

LA PLAINE DU RADAN DE BELLEFONTAINE

En quelques heures, plus de 400 jeunes du 120e régiment d’infanterie perdront la vie dans la plaine du Radan, à Bellefontaine et plus de 500 y seront blessés.

Ce 120e régiment d’infanterie est constitué d’un nombre important de jeunes hommes originaires du département de la Somme, en France. Beaucoup perdront la vie sur le sol de la petite commune de Bellefontaine.

A l’exception de quelques escarmouches, plus ou moins meurtrières, autour de la frontière entre la France et la Belgique après la déclaration de guerre du 3 août, les vrais combats se sont engagés le 22 août 1914. Ce samedi sanglant restera l’un des jours les plus meurtriers de l’histoire de l’humanité. Il est le jour le plus terrible, en perte de vies humaines, de toute l’Histoire de France. En quelques heures, plus de 25 000 Français ont perdu la vie.

Aujourd’hui, un siècle plus tard, les noms de ces jeunes tombés le 22 août 1914 sont nombreux à figurer sur les monuments aux morts, dans toute la France. Pour le département de la Somme, leurs noms sont gravés sur plus de 130 monuments aux morts. Pour une commune sur 5 de ce département français, le 1er mort de la Grande guerre a perdu la vie en Belgique, dans la plaine du Radan, à Bellefontaine, le 22 août 1914.

Notre association souhaite honorer la mémoire de tous ces jeunes hommes qui, âgés de 20 à 24 ans, effectuaient leur service militaire au moment de la déclaration de guerre. Ils étaient casernés à quelques kilomètres de la frontière belge, à Stenay dans la Meuse, et ne savaient pas que la guerre serait aussi brève pour eux. Ils ne sont jamais revenus dire au revoir à leurs familles.


Pour aller plus loin

Un documentaire sur la Bataille des Frontières :

https://www.tvlux.be/embded_tvlux.php?id=16743

Le site de Stenay évoquant la bataille des Frontières

http://stenay-14-18.com/chronologie-des-batailles/1914-2/bataille-de-bellefontaine/